Le ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, a lancé hier les travaux des journées d’actions sous-régionales pour la fluidification du commerce transfrontalier du bétail entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
Organisées par le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Prasps), cette rencontre s’inscrit dans la composante «Facilitation de l’accès aux marchés» dudit projet.
Elles visent à sensibiliser les autorités compétentes pour les amener à adopter les mesures nécessaires pour mettre fin aux tracasseries routières dont se plaignent les professionnels sur les corridors, en particulier au niveau de la frontière Mali-Sénégal. Les travaux de deux jours regroupent une quarantaine de participants notamment les professionnels du sous-secteur viande/bétail, des services de contrôle et du Praps.
Le commerce transfrontalier de bétail, facteur d’intégration et d’enrichissement mutuel, est depuis quelques années confronté à des entraves et tracasseries diverses le long des principaux corridors commerciaux. L’accès aux marchés est devenu une préoccupation majeure des acteurs de la chaîne de valeur bétail/viande.
Pour réduire la virulence de ces phénomènes qui sont de véritables freins à l’épanouissement des opérateurs économiques et marchands de bétail, l’État malien a adopté plusieurs textes visant à règlementer le commerce de bétail et des produits animaliers, a indiqué le ministre délégué auprès du ministre du Développement rural. «Parallèlement à cet arsenal juridique, deux centres de service ont été installés à Koury et à Kayes pour la facilitation du commerce», a ajouté Youba Ba.
Félicitant le Praps-Mali pour avoir appuyer l’organisation de quatre foires pastorales ayant accueilli 2.209 participants et permis la commercialisation de 57.500 têtes de bétail sur pied engendrant un flux monétaire de près de 4,2 milliards de Fcfa, le ministre Ba a rassuré les acteurs de la filière bétail de l’engagement du gouvernement à améliorer davantage les circuits de commercialisation pour faciliter l’accès aux marchés et satisfaire la demande croissante d’animaux sur pied et de viande tant au niveau national que régional.
Pour le directeur général du Comité permanent inter-États de lutte contre la sècheresse dans le Sahel (Cilss), tous ces produits dits régionaux (produits du cru, du règne animal et végétal, produits de l’artisanat, industriels originaires) doivent circuler dans l’espace communautaire exempts de droits de douane, selon la lettre et l’esprit de l’intégration économique régionale.
Mais, a déploré Mohamed Abdellahi Ebbe, force est de constater que le commerce du bétail est jalonné par des pratiques de mauvaise gouvernance, caractérisées par la non application de la règlementation régionale, la méconnaissance des textes et des lois par les acteurs…
Il a indiqué que son organisation fait de l’accès aux marchés compétitifs et inclusifs des prérequis pour accroître des transactions liées au profit des économies locales nationales et régionales pour l’épanouissement des communautés ouest-africaine et sahélienne.
Le président de l’Interprofession bétail/viande a affirmé l’entière disponibilité de sa confédération pour asseoir et développer les bases d’une collaboration fructueuse. Afin, selon Mahamadou Abdoulaye Diallo, de mettre fin aux diverses tracasseries routières sur les corridors dont sont victimes les professionnels de la filière bétail/viande.
Anne-Marie KÉITA
Source : L’ESSOR