« Financement de la campagne 2007 de Sarkozy par le régime libyen de Kadhafi ; François Fillon s’est offert pour plusieurs milliers d’euros de costumes, au total 48.500 euros ; Un scandale de corruption et de trafic d’influence a fait tomber la présidente sud-coréenne.» Voici des sujets dont on n’attend pas parler dans la presse africaine notamment malienne et pourtant ce sont des cas et pratiques qu’on rencontre dans la vie politique de ce pays, mais sans débat ni commentaire malgré sa dangerosité.
Juste bizarre de réfuter un fait social, une substance importante de la société qui est la religion, quand on converse politique. Une population dite 95% musulmane ne peut pas déloger cette évidence dans sa vie politique : la religion. La religion n’a aucun impact dans notre existence politique inversement aux pays dit démocratique comme les États Unis avec un groupe de pression juif pesant, une église protestante avec un grand bétail électoral qui charme les débats législatifs comme la peine de mort, l’euthanasie, l’avortement, l’orientation sexuelle…
Il n’y a pas de groupement politico-religieux qui a une portée sur nos décisions publiques, non plus une représentation dans l’assemblée nationale, comme en Allemagne (les chrétiens démocrates) ou en Israël (les juifs orthodoxes). C’est vrai que les religieux ont une étendue dans la vie politique avec une densité électorale importante, mais sans hardiesse, ni le penchant d’exiger une pensée religieuse de la politique.
Ils tentent de décider, de fanatiser les politiques pour amplifier leurs privilèges par spéculation de charge électorale, en d’autres termes, l’intérêt personnel et individuel. Mais pour reprendre les termes de Sekou Kyassou Diallo « On ne sera plus bernés. On veut des projets de société dignes de ce nom, et non des bénédictions des religieux. »
Toutefois il est important de dénoncer certains partis politiques dans un pays nécessiteux comme le Mali, qui déboursent des sommes outrancières dans les campagnes présidentielles. Ce fonctionnel doit être rompu, il faut une législation qui bordure les coûts des campagnes, il faut que les relations entre les hommes d’affaires, les commerçants, les opérateurs économiques et les politiques soient saines, les sources de financement des politiques et des groupes doivent être révélées.
La fin à cette pratique est le prélude de la bonne gouvernance, de la lutte anticorruption, le blanchiment d’argent, le népotisme, et l’usurpation des marchés publics. Ce débat doit être engagé, des cas doivent être mis en lumière, le péril n’est religieux mais ces hommes d’affaires qui accumulent des milliards sur le dos de la population.
Aujourd’hui le besoin pressant est la dignité politique, et il faut un démantèlement de certains cartels apostrophé « partis politiques ».
Cette prospection de moralité, de lutte contre la délinquance financière, de corruption doit débuter par les partis politiques comme l’Union pour la République et la Démocratie (URD) ou le Rassemblement Pour le Mali (RPM) et leurs membres, le premier à l’habitude avec cette pratique, l’autre pendant cinq (5 ans) est en train de créer des milliardaires qui sponsoriseront les futures campagnes.
Certains se sont fabuleusement constitués un patrimoine avec cette pratique et veulent devenir président.
Nous risquons de désigner un président de la république criblé de millions de dollars de dettes contractées avec des groupes industriels ou des hommes d’affaires nationaux ou étrangers, en retour leurs accorder les gros marchés publics ou de favoriser l’installation de leurs compagnies au Mali, ces chefs d’Etats seront des marionnettes des hommes d’affaires locaux ou les patrons français généralement sans moyen de s’en débarrasser, et tuent l’économie de l’État par les monopoles sur les produits.
Sans cette antisepsie, la perception sur la politique ou des acteurs politiques, jusqu’attestation de l’inverse, sera sentie par le malien lambda, comme le fait d’avoir une voix haute influente, dénuée d’action mais qui mène aisément à la richesse.
C’est vrai qu’une campagne présidentielle nécessite des dépenses, mais elle doit être soumis à une règlementation stricte comme dans beaucoup d’autres pays, afin d’éviter des scandales politico-financières, mais la loi électorale malienne est très insuffisante pour remédier à ses problèmes.
Par exemple en France : Les candidats rendent compte à une commission indépendante, le financement public et prive est limité et conditionnel, le Plafonnement des dépenses est déjà connu.
Il faut que les hommes politiques, les partis politiques déclarent leurs biens au peuple malien et mettent à jour l’information à chaque besoin pour restituer la confiance.
Sékou Soranga Gamby
Politologue
Source: Le Républicain