Le Mali a lancé une première émission d’obligations islamiques pour un montant de 150 milliards de Fcfa sur le marché régional de l’UEMOA. L’opération qui s’étale jusqu’au 16 février vise à permettre au pays de mobiliser davantage de financements pour des projets de développement.
Le Mali entre dans le club encore restreint des pays africains à recourir à la finance islamique. Le pays a en effet lancé une émission d’obligations islamiques, les sukuk, sur le marché des capitaux de l’UEMOA. L’opération d’appel public à l’épargne dénommée «Sukuk État du Mali 6,25% 2018-2025» a démarré le 2 février et les souscriptions seront clôturées ce 16 février.
Pour cette sortie, le gouvernement malien a fait recours au service de la Société islamique de développement (SID), la filiale de la BID dédiée au secteur privé, ainsi que la firme Taiba Titrisation et la Banque Islamique du Sénégal, avec un taux d’intérêt annuel de 6,25% pour chacun des 15 millions de titres émis d’une valeur de 10 000.
Selon les détails de l’opération, la maturité de l’emprunt est de 7 ans, bien que le remboursement du principal débute seulement deux ans après la clôture officielle des souscriptions. Les investisseurs commenceront aussi à percevoir les intérêts à partir du 23 août et afin de mieux garantir la réussite de l’émission, le profit global a été estimé à 45,16 milliards de Fcfa, exempté de taxes, à répartir entre les investisseurs sur les 7 prochaines années.
A travers cette sortie sur le marché des sukuk, le Mali devient le quatrième pays de l’UEMOA à émettre des obligations islamiques via la firme Taiba, après le Togo, la Côte-d’Ivoire et le Sénégal.
Energie :
La BID alloue 140 millions d’euros
Le gouvernement malien vient d’entériner le projet de loi portant sur le financement par la Banque islamique de développement du projet de construction de la centrale thermique de Sirako. L’infrastructure qui fonctionnera au fuel lourd, aura une capacité de 100 MW et le projet de sa construction intègre également la construction d’une sous-station de 150 kV et d’une ligne électrique de 30 kV.
Selon les termes de financements retenus par les deux parties, au total 148 millions € (plus de 97 milliards de francs CFA), seront débloqués pour le projet, sous forme de crédit à l’exportation.
5 millions € de ce prêt seront un financement par vente à tempérament, et un financement par crédit-bail englobera le solde des fonds.
Le Mali a actuellement une capacité électrique installée d’environ 500 MW pour un taux d’électrification d’environ 30%.
Télécommunication :
Le Mali vers le très haut débit
Le gouvernement réuni en conseil des ministres le 7 février 2018, a instruit le ministre du développement de l’économie numérique et des postes, à engager des discussions avec les opérateurs de téléphonie pour l’octroi des licences télécoms neutres. L’opération devra être menée en concert avec le ministre de l’économie, des finances et du développement et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Le gouvernement a demandé au ministre des télécoms de conduire les négociations sur la base de « la préservation des intérêts de l’Etat et la transparence du processus ».
A travers sa volonté de mettre des licences télécoms neutres sur le marché, le gouvernement démontre son ambition de faire entrer pleinement le pays dans l’ère du très haut débit sur mobile. L’attribution des licences technologiquement neutres, au-delà de simplifier le processus d’attribution et de gestion des licences, donne surtout aux opérateurs, une plus grande flexibilité pour la mise en œuvre de leurs réseaux et services, notamment la 4G et les normes technologiques plus avancées que sont la 4,5G, la 4,7G et même la 5G lorsqu’elle sera disponible.
Actuellement sur le marché télécoms malien, Orange est la seule entreprise qui propose déjà la 4G à ses consommateurs. La société télécoms a décroché le précieux sésame, le 21 juillet 2017 en même temps que le renouvellement de sa licence télécoms qui expirait le 31 juillet 2017. Sur les 100 milliards FCfa dépensés, 33 milliards étaient destinés à la 4G.
La Rédaction
Le Pays