C’est avec une majorité confortable que le Premier ministre nigérien Rafini Brigi a réussi son examen de passage à l’Assemblée nationale. Face à la crise politique que traverse le pays, il a engagé sa responsabilité politique devant les députés et a obtenu une victoire éclatante qui met fin à toutes les confusions.
En prenant le risque de demander à l’Assemblée nationale un vote de confiance sur son programme, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), le Premier ministre Rafini Brigi et son gouvernement ont voulu mettre fin à la crise politique, née du départ du Moden Lumana, le parti de Hama Amadou, de la mouvance présidentielle, en août dernier.
Cette crise, qui a duré presque trois mois, a pris fin samedi 9 novembre, tard dans la nuit. Le suspens a duré toute la journée. Après des débats houleux entre les nouveaux adversaires du régime et ses défenseurs, un consensus a été difficilement approuvé en ce qui concerne la procédure à suivre pour le vote.
Des députés de l’opposition ont voté la confiance
Après le dépouillement, le score est sans appel : 70 voix pour le programme du gouvernement et 43 contre. Le résultat a fait l’effet d’une douche froide dans les rangs de l’opposition qui regroupe les partisans des trois principaux leaders, à savoir Mahamane Ousmane, de la Convention démocratique et sociale (CDS), Seini Oumarou, du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) et Hama Amadou.
En décryptant les résultats du vote, on se rend aisément compte que douze députés de l’opposition ont lâché leur structure, en votant pour le gouvernement. Un constat qui fait dire à un député de la mouvance présidentielle que « ce vote est un avertissement pour l’actuel président de l’Assemblée nationale, principal opposant de la 7e République, au cas où il franchirait le Rubicon ».
Le Premier ministre Rafini Brigi, qui vient donc de remporter une victoire éclatante, l’a dédiée « à tous les Nigériens ».)»
« Au cours de cette séance, il y a eu des critiques, parfois positives, que nous allons prendre en compte dans notre action de tous les jours. Un exemple, s’agissant de la liberté de la presse : nous pensons que la liberté de la presse est totale, alors que l’opposition se sent muselée. Il y a peut-être des incompréhensions que nous allons prendre en compte. Mais il y a beaucoup de critiques qui relèvent de la politique politicienne. L’essentiel étant que tous les Nigériens comprennent aujourd’hui le grand intérêt qu’il y a à aller dans le sens du gouvernement d’union nationale. Au fond, je ne pense pas qu’il y ait des divergences fondamentales. Désormais, nous sommes condamnés à conjuguer nos efforts. En tout cas, c’est l’appel que je lance. Nous mettre ensemble pour réaliser les objectifs de ce programme pour l’intérêt du peuple nigérien. (Rafini Brigi, Premier ministre nigérien)»
Source : RFI