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Film d’aventure fantastique dans l’Afrique de l’Ouest, entre Apocalypto et Indiana Jones

Le film se déroule en Afrique de l’Ouest, dans le Wassoulou, au début de la colonisation française fin du XIXème siècle. Une page dramatique et mythique de l’histoire africaine, abordée pour la première fois au cinéma. Trois Protagonistes, qui ont tous en un commun un passé hors norme et des destins liés, luttent pour leur vie et leur liberté. Ils sont en quête de vengeance, de pouvoir et d’un fétiche ensorcelé. Le Lièvre, Sibiri : Ancien esclave émancipé par Lincoln, jeune chasseur Donso et tireur hors-pair. Sa mission : abattre le Chacal qui a volé la clé Dogon de son village. Le Chacal, Fontenoy : Il va s’africaniser jusqu’à prendre une femme autochtone, seule personne pour qui il éprouve des sentiments autres que du mépris. Son rêve : se tailler un empire au pays des Noirs.

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La Lionne, Waraba : Son destin bascule après l’assassinat de sa famille, sa blessure est si profonde qu’elle retourne à l’état sauvage. Son but : se venger du Chacal, assassin de ses parents. L’action du film se passe en 1880 en Afrique de l’Ouest, juste avant la création du Soudan français. Au-delà de l’aventure proprement dite, NOGOCHI traite des enjeux liés à l’âme humaine, sa noblesse mais aussi ses travers.

Dans l’actuel Sénégal, SIBIRI, esclave américain affranchi échoue sur les côtes. Sa mère est morte pendant le voyage, et il est recueilli par Benkoro, un mansa Donso (maître chasseur). Il va grandir dans ce «berceau de l’humanité» en ayant tout à apprendre de ses traditions. Il porte alors le lourd fardeau de se faire admettre par son village d’adoption, lui «l’étranger», même s’il y a épousé une femme qui va bientôt lui donner un enfant, et que tous deux s’aiment.

Au même moment au Kénédougou, au sud-ouest de l’actuel Mali, un peloton de soldats français explore le pays sous le commandement du général Bouhours, secondé par LE COLONEL PIERRE DE FONTENOY. Leur rencontre avec les occupants d’une concession de forgerons se solde par la tuerie de la famille de la jeune WARABA. Pierre de Fontenoy a choisi : plutôt que servir la France, il préfère bâtir son propre empire au pays des Noirs. Et commence à le faire en s’associant au commerce des esclaves. Quatre ans plus tard, on retrouve l’ex-Colonel de Fontenoy «africanisé» à la tête de la tribu des chacals dont il a épousé la fille du chef. Il a été envoûté par l’Afrique et n’a  qu’une quête suprême : accéder au fétiche ensorcelé qui lui donnera tous les pouvoirs, tel d’un roi sur ses sujets. Fontenoy se lance alors sur la piste d’une clé dogon cachée dans un village, la seule qui lui donnera accès à ce fétiche ensorcelé. Il attaque brutalement ce village et vole la clé dogon. Mais seul un initié peut indiquer l’emplacement du fétiche. Le conseil des anciens du village décide alors de lancer Sibiri, leur meilleur chasseur, à ses trousses. Protégé par la clé dogon, Fontenoy échappe au tir de fusil de Sibiri, puis dynamite la montagne, ensevelissant son poursuivant. Sous les éboulis, Sibiri est dans un rêve, il revit la mort de son père au moment où ils fuyaient les esclavagistes dans un champ de canne à sucre… Il remarque la présence de Waraba dans la montagne, elle s’approche de lui. Comprenant qu’ils poursuivent le même gibier, Sibiri et Waraba reprennent ensemble la chasse à l’homme. Tous deux sont tiraillés par des émotions parfois contradictoires, qui peuvent aller d’une violente attirance à des pulsions de rejet tout aussi fortes.

Fontenoy, en possession de la clé dogon, est maintenant à la recherche de l’emplacement du fétiche. Pour le lui indiquer, il a besoin de N’tchi, un de ses mercenaires, pour approcher un sorcier initié. N’Tchi va le trahir. Fontenoy part alors avec N’goloh, le «nègre préféré» du colonel et le cousin de N’Tchi, rencontrer le sorcier.

À leur grande surprise, le roi Sama accompagné des douze immortels, sa garde rapprochée, les attend chez le sorcier. Avec la bénédiction de l’ignoble N’tchi, le roi Sama offre en sacrifice N’goloh au sorcier afin de découvrir l’emplacement du fétiche.

Laissé pour mort, Fontenoy retrouve N’goloh, et fait son possible pour le sauver. N’goloh lui révèle alors avant de mourir l’emplacement du fétiche : une grotte à Siby. Sibiri qui a perdu la trace du Chacal Fontenoy, entreprend un rituel magique afin de le localiser. L’explosion du campement dans la nuit indique à Sibiri le chemin. La femme de Fontenoy et la plupart de ses «nègres» sont tués, leurs captifs s’enfuient.

La même nuit, Waraba est recueillie affamée par une jeune villageoise, et s’apprête à renouveler son stock de chair fraîche aux dépens de son hôtesse qui succombe à son charme… Ce qui lui vaut, ainsi qu’à ses enfants, d’être épargnée par Waraba, tiraillée par ses appétits cannibales.

Le lendemain, Waraba, toujours à l’affût, rencontre N’tchi, l’un des assassins de sa famille. Avant de le dévorer, elle lui fait avouer la direction dans laquelle est parti le colonel. Rassasiée, Waraba se remet sur la piste de sa proie principale.

Sur la route de Siby, dans un petit village, le colonel déguisé en Touareg est mêlé à la clientèle d’un lieu de beuverie. Sibiri arrive et questionne les villageois, il reconnaît le colonel malgré son accoutrement, mais Fontenoy a le temps de fuir en direction de la grotte. Malheureusement pour Fontenoy, les douze immortels ont également retrouvé sa trace. Waraba, arrivée aussi au village, poursuit Fontenoy et le suit jusqu’à l’entrée de la grotte. Les douze immortels sont là aussi, le conflit sanglant commence.

Qui s’emparera du fétiche ensorcelé ? Fontenoy pourra-t-il assouvir ses envies de pouvoir, sa folie des grandeurs ? Waraba va-t-elle enfin se venger de l’assassin de sa famille ? Sibiri rentrera-t-il au village ? Y sera-t-il accueilli en héros, ou plus que jamais en tant qu’«étranger» et mal-aimé ? Tous ne survivront pas. Conformément à la réalité des traditions africaines, qui sera notre ligne de conduite, la loi de la brousse, la sorcellerie, les pouvoirs du fétiche seront les plus forts.

– NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR –

«NOGOCHI» est un film d’aventure fantastique dans l’Afrique précoloniale dont l’intrigue se déroule dans les années 1880 au pays Mandé au début du Soudan français. «NOGOCHI» signifie «la race humaine» en Bambara (langue la plus parlée au Mali). Tous humains, tous égaux, chaque personnage a ses blessures et ses différences avec lesquelles il va affronter son destin.

C’est une histoire universelle qui se situe dans une époque où, comme au Far West, les frontières n’existent pas, les croyances occultes et traditionnelles rythment la vie de la société, la magie supplante le réel. Pour la première fois, cette page de l’histoire de l’Afrique sera abordée au cinéma.

Le film commence par une image symbolique forte : elle montre un jeune garçon dans une cale de bateau qui débarque sur les côtes africaines, il arrive des Etats-Unis, c’est un Noir américain affranchi. Sibiri, le héros, revient sur les terres de ces ancêtres, dans un pays inconnu, seul, sans savoir quelle sera sa destinée. Son passé sera évoqué dans le film à travers un flash-back, sous forme de songe : une image de lui enfant avec ses parents fuyant leurs maîtres esclaves dans un champ de canne à sucre. Il était important pour moi de relier l’Afrique et les États-Unis dans cette page de leur histoire commune, mais vu de l’Afrique.

«NOGOCHI» est une véritable épopée dans des contrées lointaines tel un film d’Indiana Jones, à la découverte de villages, de personnages ambivalents, de paysages spectaculaires, d’armées grandioses, depuis les brousses du Wassoulou au Sud, jusqu’au désert rocailleux d’Hombori à l’Est, la majorité du tournage se déroulera dans la zone naturelle de Siby à 40km de Bamako.

Le film s’inspire d’«Apocalypto» de Mel Gibson, «Apocalypse Now» de Francis F. Coppola ou encore «Django» de Quentin Tarantino. Une intrigue triangulaire s’y développe entre les trois principaux protagonistes. Une chasse à l’homme et au trésor propulse héros et méchants dans une aventure où un mystérieux objet de pouvoir suscite toutes les convoitises. Comme dans le long-métrage de Robert Rodriguez «Une nuit en enfer», l’irruption des forces de l’inconscient et de la magie, illustrée tout au long de la narration, initie un virage à 90° à la fin du film, avec un twist final dans un univers fantastique.

Avec ce film, j’ambitionne de renouveler le cinéma africain à l’international, d’offrir au public un nouveau genre d’aventure fantastique, mystérieuse. Pour réaliser ce film, je me suis entouré de spécialiste tel le professeur Youssouf Tata Cissé, ethnologue au CNRS et auteur de nombreux ouvrages de référence sur la confrérie Donso ; le maître Abdou Ouologuem, costumier de Peter Brook, qui travaille de manière traditionnelle. Pour la direction artistique et la photographie, Wahib Chehata, artiste, photographe portraitiste qui maîtrise la lumière avec génie. La musique du film sera d’inspiration africaine, mais moderne et grandiose : un savant mélange de musique traditionnelle, avec Cheik Tidiane Seck et d’inspiration moderne avec le trio DOP.

Actuellement, en préparation du tournage prévu pour l’automne 2016, j’ai commencé le repérage des sites de tournage et le travail avec l’équipe technique (tournage avec la RED DRAGON plans fixe, plans steadycam), les acteurs, le costumier, le directeur artistique. Ce sont ces essais que je présente dans un montage de 4 minutes 30 pour illustrer l’univers et l’envergure du film.

Toumani SANGARÉ

Source : Le Reporter

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