Selon l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), ce n’est pas un 1er mai d’espoir pour le Mali, eu égard aux soubresauts d’une transition qui ne semble plus aller vers les aspirations affichées des Maliennes et des Maliens. Toutefois, la Centrale syndicale estime que se taire et laisser faire n’est pas seulement une complicité, mais le renoncement aux devoirs sacro-saints du patriotisme, à défaut du nationalisme.
Cette annonce a été faite à la faveur d’une conférence de presse tenue le 1er mai 2021 à la Bourse du travail. Ce 1er mai arrive à un moment où les travailleuses et travailleurs, quelle que soit leur obédience dans des Centrales syndicales, sont perplexes devant l’inexistence des politiques gouvernementales, dans le respect des principes de l’Etat de droit, dont les libertés syndicales, la garantie et le renforcement des acquis.
L’UNTM reste déterminée à défendre bec et ongle les acquis prévus pour être exécutés dans la durée de la transition pendant leur négociation et signature. « Nous sommes dans la tourmente de la honte, incapables de conjurer le désordre, l’insécurité, la défaite devant des groupuscules. Notre survie n’est pas un problème de milliers d’hommes, de jeunes, mais une cohérence des engagements, des volontés, du courage de nos vaillants résistants à l’invasion coloniale », explique le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé. Selon lui, tout nous semble être fait pour un échec programmé du prochain régime et encore une prise inconstitutionnelle du pouvoir.
Toutefois, pour l’heure, en ce qui concerne les accords signés, l’UNTM et ses alliés exigent l’application des PV de conciliation, la prise et la signature des décrets prévus pour que les grèves, bataille économique par excellence pour les travailleuses et travailleurs, s’estompent. « Le prétexte du manque d’argent ne prend plus dès lors que des non-élus se sont octroyés des dizaines, voire des centaines de millions de salaires, alors que des milliards constituent leurs fonds souverains », dit M. Katilé. Cette année, la Centrale syndicale se dit être dans une situation qu’il n’est pas exagéré de qualifier de ténébreuse. Ce qui à ses yeux, fait planer sur le 1er mai de 2021 non pas le doute, mais surtout l’angoisse du lendemain. Par ailleurs, le Secrétaire général Yacouba Katilé et ses hommes estiment que le 1er mai doit ouvrir les volontés, les consciences, obstruer l’individualisme, l’aspiration d’enrichissement isolé, afin que unis derrière le serment ancestral de vivre libre, digne et heureux, ou de périr.
Ibrahima Ndiaye