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Fête de l’Armée et An I de la libération à Tombouctou : AUX COULEURS DE LA LIBERTÉ ET DE LA FIERTÉ RETROUVÉES

C’est par un imposant défilé militaire que Tombouctou a célébré lundi deux grands évènements : la fête de l’Armée et le premier anniversaire de la libération de la ville de l’occupation des djihadistes.

 

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Les autorités avaient décidé de décaler la célébration de  la fête de l’Armée car  le 20 janvier coïncidait cette année avec le Maouloud, l’anniversaire du baptême du Prophète Mohamed (PSL), qui est l’une des fêtes les plus célébrées dans la cité légendaire. L’anniversaire de la création de l’Armée a donc été finalement commémoré simultanément avec celui de la libération de la ville le 27 janvier 2013.
Lundi dernier, tôt le matin, les habitants de la ville ont pris d’assaut le camp Fort Cheickh Sidi Bekaye pour assister à la grande parade militaire. La cérémonie a commencé par une revue des troupes par le commandant de la zone de défense le colonel Kéba Sangaré.  Une seconde revue des troupes a été effectuée par le gouverneur de la Région de Tombouctou, le colonel-major Mamadou Mangara.
Avant la parade, le colonel Kéba Sangaré a fait point des résultats obtenus depuis que l’armée a repris  la ville et quadrillé la région. Il  a d’abord demandé  d’observer une minute de silence à la mémoire de tous les soldats tombés au champ d’honneur et des civils qui ont perdu la vie dans le conflit. Le commandant de la zone militaire est revenu sur les circonstances de l’occupation de Tombouctou et la démarche  qui a conduit à la libération, tout en précisant qu’il ne s’agit nullement de faire un bilan exhaustif de l’engagement de nos troupes sur la ligne de front. Mais pour lui, il convient de rappeler que la libération est passée par plusieurs étapes. Dans sa brève rétrospective, le colonel Sangaré  a rappelé que le 3 avril 2012, la Région de Tombouctou fut la dernière des régions du Nord à tomber aux mains des forces du mal.   La perte de Tombouctou est due en grande partie à la désertion des centaines de nos militaires, des ex-rebelles précédemment intégrés dans l’Armée,  mais qui ont trahi leurs frères d’armes pour rejoindre les milices armées avec lesquelles ils ont attaqué les mêmes positions qu’ils avaient charge de défendre. Après le repli décidé par les autorités militaires, les forces armées ont été repositionnées à Sévaré et à Markala. Sous l’impulsion des autorités militaires, un centre de mise en condition opérationnelle a été créé afin de réorganiser et réarticuler nos forces en vue des futures missions, dont la plus importante était la reconquête des positions perdues. Le 12 décembre 2012, un premier détachement de Tombouctou était en tête de pont à Monipébougou, localité  située à 150 kilomètres de Markala pour fermer le Macina en cas d’attaque et faciliter l’engagement du gros de nos forces.
Avec les frappes de Serval sur le fuseau Est, un second détachement de Tombouctou était chargé de la sécurisation du pont-barrage de Markala  sur le fuseau Ouest. Le 19 janvier 2013, le détachement de Tombouctou fut le premier à investir Diabali après l’attaque de cette localité pour rassurer la population. Le 25 janvier, la reconquête de Tombouctou fut véritablement déclenchée par les forces de Tombouctou soutenues par les Français.  Les localités d’Alatona, de Nampala, Léré, Dofana, Nianfunké, Goundam furent  successivement libérées. Le 27 janvier vers 22 heures 35, des éléments FAMA (les Forces armées maliennes) et des forces françaises arrivèrent à l’aéroport de Tombouctou.  Le 28 janvier vers 18 heures,  le drapeau du Mali flottait sur le camp Fort Cheick Sidy Bekaye.
Après la libération, l’étape suivante était la sécurisation des personnes et des biens.  Dans ce registre, les FAMA à Tombouctou soutenues par Serval ont mis hors d’état de nuire les djihadistes qui s’étaient infiltrés dans la ville après les attaques à la voiture piégée sur les positions de nos soldats sur la route Kabara le 20 mars 2013 et sur la route de Goundam le 27 avril. Depuis, les militaires de la zone de défense de Tombouctou poursuivent leur mission de stabilisation avec les partenaires de Serval et de la Munisma. Leur engagement a permis  à  partir du 30 janvier 2013 le retour progressif de l’administration. Ils ont aussi participé à la sécurisation de la visite des présidents François Hollande et Dioncounda Traoré le 2 février 2013.
A leur actif également, la sécurisation des campagnes électorales (la présidentielle et les législatives). Des actions non moins importantes sont à souligner, telles les opérations de sensibilisation et les action civilo-militaires au profit de la population. Les opérations menées sans relâche  par les FAMA dans la Région  ont permis l’arrestation de plus de 300 suspects qui ont été transférés à Bamako. La plus grosse prise a été sans aucun doute Houka-Houka, « juge » islamique de Tombouctou pendant l’occupation, arrêté le 17 janvier passé.
C’est après cette intervention très instructive que le défilé grandiose pouvait commencer avec en tête les anciens combattants. Puis suivront la douane, la protection civile, la police, la gendarmerie, la garde nationale et les différents corps de l’armée nationale. Le sentiment le mieux partagé par les Tombouctiens ce jour là  était la fierté.  Dans l’après-midi plusieurs manifestations folkloriques ont été organisées à l’intérieur du camp et un peu partout dans la ville qui a fêté comme cela se devait le premier anniversaire de sa libération.

M. SAYAH
Amap-Tombouctou

 

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