La 3ème édition du festival des cultures traditionnelles du Mali s’est tenue, du 15 au 17 octobre 2021, à la maison des jeunes de Bamako. Lancé depuis 2019, l’évènement vise à promouvoir les valeurs artistiques et culturelles d’antan du Mali. Il était organisé par 4 radios : « Siguida Kounkan », « Djiguifa », « Danaya » et « Djion communication ». Les invités d’honneur étaient Bakary Togola de l’APCAM et l’ex-PM Modibo Sidibé.
Trois jours durant, les participants de presque toutes les ethnies du Mali ont eu droit à des prestations culturelles du Mali, notamment des vielles pratiques qui ont toujours revivifié la tradition malienne. Ce festival a servi de cadre pour présenter les chants et danses du groupe « kotèba (chanson bambara) », en plus des chanteurs et danseurs de Bèlèdougou, ceux des Miniankas, des Bobos, Sénoufos, Bozos, des peuls, Sonrhaïs… une rencontre purement traditionnelle. Chaque ethnie s’était exhibée par ses tenues traditionnelles, ses modes de danses, sa façon de vivre. En effet, pendant que les peuls se vantaient avec du lait, les bambaras avec de l’agriculture, les bozos, eux, présentaient des gros poissons au public. L’enceinte de la maison des jeunes de Bamako avait été ornée, pour la circonstance, par des petites cités représentatives des ethniques du pays. À cela s’ajoutaient d’autres volets culturels du Mali : yiri-kènè, bana-kènè, magnouman-barô, tiè-baroni, tourabou-kènè… Pour Ibrahim Diongoloni Coulibaly, représentant des organisateurs : « Aucun pays ne peut se développer dans la culture des autres. Nous avons une culture millénaire qui fait notre pays ».Ces cultures maliennes sont comme « de la mayonnaise à mettre un peu dans le pain, pour que ça donne une autre forme », a-t-il indiqué. À travers ce festival, ajoute l’ancien animateur de l’ORTM, « nous voudrons que les gens viennent gouter les sauces et le social maliens. Les ethnies dans leur diversité sont toutes représentées ici. Tel est le Mali ».A ses dires, qui parle de la culture et de l’artisanat, parle de l’économie malienne aussi. Si l’artisanat va, tout va, parce que l’artisanat est celui qui, dit-il, augmente le PIB du pays. Suivant l’intervenant, les participants, venus de partout à travers le Mali, ont été tenus en haleine par des musiques folkloriques. «Chez nous, le mois d’octobre est un mois de fête. C’est le moment où l’on se marie et fait beaucoup d’activités culturelles. C’est pour cette raison que nous tenons ce festival les 15,16 et 17 de chaque année, pour que les Maliens redeviennent tels qu’ils étaient par le passé », a-t-il conclu.
Ce festival, tenu en présence de Djibril Diarra, non moins, directeur de la maison des jeunes, a été saisi par Bakary Togola de l’APCAM, pour offrir 3 tonnes de denrées alimentaires à la vieille artiste Mariam Bagayoko de Bèlèdougou. En sa qualité d’invité d’honneur, il se dit persuadé « qu’un noir ne sera jamais un blanc, même s’il utilise des produits pour changer sa peau ».Par conséquent, « nous (africains) serons dans un monde inconnu, lorsque nous laissons nos valeurs ancestrales au profit des blancs », a confié Bakary. Et de maintenir que beaucoup de ces pratiques culturelles et artistiques mises de côté pourront, sans nul doute, encore servir les Maliens. Avec la promotion des habits traditionnels, le représentant des cultivateurs maliens demeure convaincu que les Maliens recouvreront, en partie, leur dignité et fierté d’antan. Ce festival est d’une grande importance, pour Modibo Sidibé du parti Fare. L’invité d’honneur estime que c’est dans la culture « que nous nous reconnaissons. En portant nos habits traditionnels, nous savons qui nous sommes et d’où nous venons ».Avec la quantité et la qualité de coton que produisent les Malines, les habits et tout ce qui concerne la transformation du coton doivent être promus et valorisés, a-t-il recommandé. « Il faut célébrer notre artisanat et notre culture. Ce sont des milliers d’hommes et de jeunes qui exercent ce métier, donc il faut aller vers la promotion de ce secteur qui a besoin d’être soutenu », allègue l’ex-premier ministre qui s’était « habillé en malien ». Célébrer ce festival, croit Modibo Sidibé, c’est célébrer « notre unité, voire ce que nous sommes et pourrons être ». C’est pourquoi, avoue-t-il, « je suis venu pour dire oui à la promotion de la culture, à celle de l’industrie artistique et à nos produits locaux ».
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS