Malgré notre volonté de réconcilier les acteurs du football, les hostilités ont commencé quelques jours seulement après notre prise de fonction. L’absence de commissions indépendantes élues fut le prétexte tout trouvé. Les contestataires ont poussé la défiance jusqu’à refuser de continuer le championnat de Ligue 1.
De saisine en saisine, le Mali est devenu le premier client du Tribunal Arbitral du Sport ; ce qui a retardé la mise en place de certains des chantiers.
A cela s’est ajouté le covid-19 qui a bloqué les activités footballistiques et sans la clairvoyance du président de la commission médicale qui a usé de toutes ces connaissances avec le comité scientifique pour faire jouer le championnat en Huis clos.
Dans ce contexte difficile, le Comité Exécutif a dû organiser, durant les deux premières années, un championnat de Ligue 1 avec 23 équipes puis à 18 et enfin à 16 durant la saison qui vient de s’achever.
En raison de ce bilan élogieux dans un environnement hostile, les membres du comité exécutif ont, à l’unanimité, demandé au président Touré de briguer un second mandat pour mener à bon port les vastes chantiers de développement du football malien notamment la concrétisation des quatre axes à savoir :
– La réconciliation
– La réorganisation de l’administration
– La refondation des compétitions nationales
– La formation des cadres
– L’appui aux structures déconcentrées et clubs.
I.Bilan d’activités :
2.1 La Réconciliation :
Dès le lendemain de l’élection, le Président Bavieux Touré a pris l’initiative de rencontrer tous les dirigeants du monde du football pour leur parler de réconciliation.
Mieux, beaucoup de dirigeants sportifs, tombés dans l’oubli ont reçu des médailles de reconnaissance et des appuis financiers de la part du Comité Exécutif.
De plus, les statuts de la FEMAFOOT ont été spécialement modifiés pour créer de nouveaux postes afin d’intégrer d’autres acteurs.Malheureusement, cette main tendue du président Touré n’a pas toujours obtenu le gain souhaité.
Pire, les contestations et les saisines du TAS et même parfois des Tribunaux Civils ont fait lésion entrainant des pertes d’énormes sommes d’argents en frais d’arbitrage et d’avocats.
Les sommes colossales englouties dans cette “guerre sans fin” auraient pu servir à développer plusieurs pans de notre football.
2.2. La réorganisation
de l’administration :
Le Comité Exécutif, avec l’accompagnement de la FIFA a commandité un audit institutionnel de l’administration de la FEMAFOOT pour faire l’état des lieux et apporter les réformes nécessaires afin de rendre l’administration du Football plus performante. C’est ainsi qu’un nouvel organigramme fut adopté avec la création de directions et de départements dédiés aux différents secteurs du football.
Par ailleurs, le Comité Exécutif, sous l’impulsion de son président, a apporté une nette amélioration dans le traitement salarial de tout le personnel de la Fédération. D’autres compétences ont été recrutées pour combler les insuffisances et les vides constatés.
Aujourd’hui, tous les travailleurs de la Fédération sont en règle vis-à-vis de l’administration fiscale et sociale et tous bénéficient d’une couverture d’assurance.
2.3 La Refondation des
compétitions :
Dans le cadre de la refondation des compétitions, le Comité Exécutif s’est donné comme premier objectif, la tenue régulière des compétitions traditionnelles à savoir, les championnats nationaux (L1, L2, D1 et D2 du football féminin) ; la Coupe du Mali chez les garçons et chez les filles.
En dépit des difficultés de tout genre, le Comité Exécutif a organisé en 2022, en collaboration avec la ligue de Bamako les championnats nationaux des juniors et des cadets.
L’envie de recommencer cette expérience était forte mais l’élan fut brisé par l’absence d’installations sportives disponibles durant la saison écoulée.
Toutes ses compétitions ont été entièrement financées par la Fédération sur fonds propres. Au niveau du football féminin, en plus des championnats de D1, de D2 et de la Coupe du Mali, le Comité Exécutif a organisé en 2022, un festival du football féminin à Bougouni pour vulgariser la pratique de cette discipline au niveau des jeunes filles.
Par rapport aux clubs féminins, le Comité Exécutif a engagé AS Mandé aux deux premières éditions du championnat féminin de l’UFO “A” (2020-2021 et 2021-2022), comptant pour les éliminatoires du championnat africain du football féminin.
Ces deux participations de l’AS Mandé ont été entièrement financées par le Comité Exécutif. Le football scolaire, dernier secteur auquel les instances internationales (CAF et FIFA) veulent insuffler un nouvel élan a aussi attiré l’attention de l’équipe fédérale. Le premier championnat dans ce domaine a été organisé et financé par la FEMAFOOT et a concerné les Académies d’Enseignement de Bamako et de Kati.
Cette manifestation a connu un succès retentissant et les écoles championnes chez les filles et chez les garçons devaient participer au premier champion Ouest Africain du football scolaire au Cap Vert.
Malheureusement, notre pays y sera absent en raison d’un manque de moyens financiers des autorités des deux Ministères concernés à savoir les Ministères en charge de l’Education et des Sports.
Il convient de souligner que la participation de toutes les équipes féminines dans les compétitions internationales a été financée par la fédération sur fonds propres.
2.4 La formation des cadres :
Depuis les premières heures de son arrivée à la tête du football malien, le Comité Exécutif a inscrit en bonne place, la formation des cadres.Ainsi, tous les secteurs de notre football ont été concernés : arbitres, administrateurs, médecins, entraineurs, journalistes et même le personnel administratif de la Fédération.
- Au niveau de l’arbitrage, la CCA et le département d’arbitrage ont initié des stages de formation à l’intention des élèves arbitres de certaines ligues dont Gao, Kidal, Koulikoro, Bamako. Ces différentes sessions de formation ont concerné 280 arbitres (garçons et filles).
En plus de ces cessions, notre fédération a bénéficié, tous les ans, de 2019 à 2022, de cours MA (Association Membre) de la FIFA, à l’intention des arbitres d’élite, des jeunes talent, des arbitres dames et des instructeurs et inspecteurs d’arbitres. Ces cours MA ont permis de recycler cent cinq (105) arbitres et instructeurs par an.
– Au niveau des entraineurs : la Direction Technique Nationale (DTN) a formé et recyclé des entraîneurs de plusieurs niveau : niveau “C” fédéral, niveau “C” CAF, niveau “B” CAF, niveau “A” CAF, niveau le plus élevé, dix-neuf (19) entraîneurs ont validé leur diplôme après un stage de recyclage assuré par la DTN sous l’égide de la CAF.
- Au niveau de La médecine sportive, la CCMS a formé et recyclé des agents de santé en médecine sportive.
- Au niveau du personnel administratif de la fédération : après l’audit institutionnel, plusieurs agents de l’administration fédérale ont été envoyés à des cessions de recyclage dans leur domaine de compétence.
- Les journalistes n’ont pas été oubliés. A la veille de la CAN Cameroun 2019, plusieurs membres de la presse sportive nationale ont été formés dans la couverture des grands événements sportifs. Cette formation a été assurée par un éminent instructeur de la CAF.
Il faut souligner que ces séries de formation ont été entièrement financées par le Comité Exécutif sur fonds propres.
- Bilan Sportif :
En venant aux affaires en août 2019, le Comité Exécutif a hérité d’une situation très dégradée par l’effet de la crise qui s’sévissait dans le monde du football malien. Crise caractérisée par l’arrêt du “football organisé” sur toute l’étendue du territoire.
Les centres et les écoles de football, maillon très important dans notre football, ont cessé de fonctionner faute de perspective à court et moyen termes.
Cette situation a entrainé une fuite massive des talents vers d’autres cieux plus propices à leur épanouissement.
Malgré cette situation désastreuse, les Aigles “A” ont pu se qualifier dès la 4ème journée des éliminatoires de la CAN- Cameroun 2019 sans oublier la finale jouée par l’équipe CHAN au Cameroun la même année.
Les catégories inférieures, U-17, U-20 ont rencontré des difficultés au cours des deux premières années pour les raisons suscitées. L’an 2022 a vu les efforts de reconstructions récompensés au niveau de ces catégories.
Les U-17 nous ont réchauffé le cœur en remportant le tournoi UFOA “A” et se sont classés dans le quarté pour la coupe du Monde de leur catégorie.
Nos U-23 se sont qualifiés pour les J.O Paris 2024 après un brillant parcours pendant la CAN U-23 au Maroc.
Les Aigles seniors sont déjà qualifiés pour la phase finale de la CAN-Côte d’Ivoire 2023 avant la fin des éliminatoires.
En dépit de quelques frustrations dûment, principalement à la “non-qualification” de notre pays à la Coupe du Monde Qatar 2022 et le demi-échec des cadets et des U-23 qui n’ont pu remporter le titre final dans leurs compétitions, notre pays reste dans le peloton des pays qui se qualifient régulièrement à toutes les phases finales de compétitions de la CAF et de la FIFA.
III.Bilan financier :
Nous ne saurons énumérer de manière exhaustive tous les financements assurés par le Comité Exécutif car ils ont été multiformes.
La FEMAFOOT, en dehors des appuis traditionnels aux structures déconcentrées a investi durant le mandat finissant, dans le social notamment une assistance régulière aux anciens footballeurs et anciens dirigeants. On ne peut pas occulter l’intervention quasi régulière du Comité Exécutif dans la prise en charge des missions des sélections nationales qui sont du domaine régaliennes de l’Etat. A titre d’exemples :
– La prise en charge de la préparation des cadets au Maroc pour la phase finale de la CAN U-17 en Algérie ainsi que le supplément de personne durant la même phase finale
– La prise en charge de la préparation des U 23 au Maroc
– La prise en charge des équipes féminines de toutes les catégories.
– La prise en charge du PCMA de toutes les équipes nationales et des clubs
– La prise en charge de plus 120 IRM pour l’âge osseux des jeunes.
– La prise en charge des U-15
– La prise en charge des U-20.
- Relations avec les partenaires
A sa prise de fonction, le Comité Exécutif s’est attelé à soigner ses relations avec tous ses partenaires, au plan national et au plan international.
1.Au plan national, les relations avec notre Ministère de tutelle se améliorées au point qu’il s’est créé une complicité entre nos deux entités.
– Avec le Comité National Olympique, les rapports se sont raffermis et le président et les membres de cette structure sont devenus des confidents et des conseillers du président.
– Avec les ligues régionales, à deux exceptions près, les rapports sont demeurés normaux.
- Au plan international, avec l’élection du président de la FEMAFOOT au Conseil de la FIFA et au Comité Exécutif de la CAF en 2020, notre pays a retrouvé toute sa place dans la gestion des affaires du football international.
A partir de là, les cadres sportifs maliens commencent à intégrer les instances internationales, l’UFOA, la CAF et la FIFA.
Aujourd’hui une dizaine de nos compatriotes ont été nommés dans ces structures.
Toujours au plan international, le Comité Exécutif et son président ont entrepris de créer et d’approfondir les relations avec d’autres Fédérations à travers le monde.
Ce partenariat a permis à la FEMAFOOT d’acquérir deux (2) Bus neufs offert par la Fédération Royale Saoudienne.
Ces véhicules ont permis d’alléger fortement les charges dues au transport des équipes pour les matches des championnats nationaux. Dans le même ordre, la Fédération Royale Marocaine de Football et la Fédération Algérienne de Football ont financé la préparation de certaines de nos sélections nationales dans leurs pays. Il s’agit des U-17 et des U-23.
Conclusion:
Malgré les difficultés de tous ordres qui ont jonché le chemin pendant les quatre années écoulées, le Comité Exécutif a tenu à honorer les engagements pris en 2019.
Nous pensons que les esprits critiques sauront faire la part des choses par rapport à la gestion du football malien durant la période 2019-2023.