Comédienne, actrice et cinéaste, Fatoumata Coulibaly dite FC pour les intimes avait voulu, à ses débuts, devenir artiste comme sa grand-mère, Bazéko Traoré très connue pour ses chansons dans la région de Sikasso. Ell est présentement journaliste et animatrice à l’Office de radio-télévision du Mali. En plus de la télé et la radio nationale, FC cache en elle d’immenses talents. Dans le cadre de la célébration du 8 mars, notre équipe de reportage l’a approché pour en savoir davantage.
Pouvez-vous nous dire comment vous avez commencé votre carrière de comédienne ?
C’est en moi et je suis née avec. Dans notre famille, ma grande mère chantait. J’ai fait quelques formations. Sinon, j’ai commencé d’abord à Radio-Mali comme animatrice. D’animatrice, je me suis dit que les sujets que je suis en train d’évoquer pour aider les jeunes à prendre le bon chemin, sensibiliser les femmes sur l’éducation des enfants, pourquoi ne pas leur écrire et en faire des films. Ainsi, j’ai commencé à réaliser des films. J’ai une maîtrise, un master 2 et présentement, je suis en train de préparer ma thèse de doctorat en sociologie-cinéma.
Vous êtes l’une des rares femmes réalisatrices. Qu’est-ce que cela vous fait ?
Je suis la deuxième femme réalisatrice après ma cousine Kadidiatou Konaté qui a réalisé “l’Enfant terrible” (tiènikisèma) et d’autres productions. Je me suis dit qu’il n’y a pas une question d’homme et de femme dans le travail. Donc, j’ai eu la conviction de réaliser. Je suis en train d’aider d’autres femmes et filles afin qu’elles puissent devenir des réalisatrices. La semaine passée, on a terminé la formation d’écriture de scénario avec quelques filles qui sont du Conservatoire et de l’Ispric. On a commencé à tourner leurs films. Avant, j’ai eu à former quelques grandes dames qui travaillaient dans les télévisions d’Afrique francophone telle que l’actuelle directrice de la télévision béninoise.
Quels sont les films que vous avez réalisés ?
Je ne peux pas les citer tous. Mais, j’ai réalisé mon premier documentaire sur la fête des forgerons, c’était vers Koutiala. Un autre documentaire sur les marionnettes et les masques porte ma signature. Mon premier film de fiction est sorti en 1996. Le film a eu des grands prix sur le plan international. Ensuite, il y a eu “le Combat de Lala”, où je parle des difficultés d’une femme qui se bat quotidiennement pour nourrir sa famille. Présentement, nous sommes en train de réaliser un autre film avec une Canadienne depuis 2012.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face très généralement dans votre métier ?
On encaisse et on conçoit ces difficultés pour donner le meilleur de nous-mêmes. Pour faire quelque de bien, il faut nécessairement passer par les difficultés.
Comment vous parvenez à concilier travail et vie de ménage ?
Il faut savoir gérer le temps et savoir programmer. Je me fatigue souvent mais j’aime ce travail. Je l’aime et je l’aime. Quand on aime quelque chose on sait à quoi s’en tenir.
Quels messages avez-vous à l’endroit des femmes ?
Je demande aux femmes de se battre. Nous sommes égales aux hommes. N’attendez pas à ce que les hommes vous donnent les frais de condiments car les enfants appartiennent à nous deux. J’invite les autorités maliennes à aider les femmes parce que notre droit sur le plan judiciaire est malade. On assiste de jour en jour aux meurtres des femmes : les maris égorgent les femmes et les maris tuent les femmes avec les pistolets. Vous avez été témoins aussi des filles qui ont été violées.
Ousmane B. Sagara
Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali