En visite de 48 heures au Mali, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a co-animé une conférence de presse avec le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, le mercredi 19 octobre à l’hôtel Radisson.
Cette visite au Mali s’inscrit dans le cadre des investigations que la CPI mène sur les crimes et exactions commis durant la crise multidimensionnelle qu’a connue notre pays en 2012.
Pour Me Mamadou Ismaël Konaté, ministre la Justice, « notre pays est un Etat membre fondateur du statut de Rome, et c’est pour cette raison que nous devons avoir de sincères relations avec la CPI ». Cette visite de la procureure a pour objectif d’améliorer la coopération, d’avoir des actions réciproques sur le terrain et d’avoir également des échanges d’information dans la lutte contre la criminalité. Ainsi, lors de cette conférence de presse, il a été question de l’affaire Amadou Haya Sanogo, d’Al Faqi, des crimes qui ont été commis au nord et au centre du Mali, en passant par la plainte déposée contre l’ancien président français, Nicolas Sarkozy.
En s’adressant à la presse, Mme Fatou Bensouda a rappelé que la CPI est compétente pour juger le dossier du Mali en ce sens que ce pays est le deuxième sur le plan africain à ratifier le statut de Rome, régissant les domaines de compétence de cette cour. Lesquels sont notamment les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide.
La CPI enquête au Mali sur les exactions commises dans le Nord du pays, mais également le putsch militaire du 22 mars 2012. Elle a rappelé que les Maliens doivent avoir confiance à la Cour pénale internationale afin que justice soit faite sur notre crise. A l’en croire, les enquêtes sont en cours et aucun crime ne sera laissé impuni. En ce qui concerne Amadou Haya Sanogo, la CPI, à son niveau, est en train de voir la situation au cas où la justice malienne n’arriverait pas à le juger. Tous les crimes qui ont été dénoncés à la CPI, sont en cours de traitement, et c’est pourquoi, cette visite au Mali a plusieurs raisons non seulement pour la CPI mais aussi pour le Mali. En ce qui concerne le dossier d’Ahmed Al Faqi, comme nous le savons bien, il était impliqué dans la destruction des mausolées de Tombouctou et il a contribué à des actes criminels et terroristes dans le Nord de notre pays. Elle a rappelé que beaucoup d’efforts sont fournis et la CPI est aujourd’hui au four et au moulin pour rendre justice.
Gaoussou Kanté
La rédaction