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Farine et pâte: l’État opte pour le protectionnisme économique

Pour permettre aux producteurs nationaux d’écouler la surproduction, l’État, à travers le ministère de l’Économie et des finances et celui de l’Industrie et du commerce, a pris la décision courageuse de suspendre l’importation de la farine de blé et des pâtes alimentaires. Foin de sinécure, il s’agit d’une véritable opération de sauvetage du secteur durement touché par des importations frauduleuses massives et une concurrence déloyale féroce. Liant la promesse à l’acte, le nouveau ministre de l’Industrie et du commerce, Moussa Alassane Diallo, pense que le développement du pays passe par l’industrialisation et donc il faut protéger nos unités.

Les unités de production de farine de blé au nombre de six (06) (les Grands Moulins du Mali (GMM SA), les Moulins Modernes du Mali (M3-SA), les Moulins du Sahel (MDS SA), la société ALCOMA SA, la société M’BOUNA SA et la société FABA SA) et de pâtes alimentaires (au nombre desquelles SONALIM, ( la Société Nouvelle Alimentation) sont confrontées depuis un certain temps à d’énormes difficultés relatives à la commercialisation de leurs produits sur le marché national.
II convient de rappeler que l’État, dans le souci de garantir la viabilité économique des minoteries, a signé une convention avec les unités industrielles en s’engageant à soutenir la production locale de blé et de farine de blé.
Aujourd’hui, force est de constater que ce secteur est confronté à des importations massives et souvent incontrôlées de farines étrangères sur le territoire national en raison notamment de la porosité des frontières favorisée par l’insécurité. La pratique frauduleuse se manifeste aussi souvent par des glissements tarifaires au cordon douanier occasionnant ainsi des importations massives desdites marchandises.
Cette situation impacte gravement ces unités industrielles, menace sérieusement leur existence et compromet les efforts déployés par l’État dans le cadre de sa politique de soutien à l’industrie malienne. Dans le souci de sauvegarder les unités industrielles, de promouvoir la production nationale et de préserver des milliers d’emplois, le Gouvernement, à travers le ministre de l’Industrie et du Commerce et celui de l’Économie et des Finances, a décidé de la suspension de l’importation de la farine de blé et des pâtes alimentaires.

S’agit-il de protectionnisme économique dans un pays dont on dit isolé diplomatiquement et financièrement ? En tout cas, le ministre de l’Industrie et du Commerce en plus du patriotisme économique (consommez malien) appelle au protectionnisme industriel pour une souveraineté alimentaire. Pour Moussa Alassane Diallo, «il faut qu’on protège nos unités industrielles contre la fraude et la concurrence déloyale. Car, chaque pays protège ses espaces économiques. Il est donc vital d’ assurer la promotion et le développement de nos unités industrielles. C’est seulement en cela que nous pouvons rompre avec la dépendance, pour une véritable souveraineté alimentaire. Chaque achat effectué à l’extérieur améliore la balance commerciale du pays dans lequel s’est déroulée la transaction.
Le Mali dispose de ses propres moyens de développement, et la politique industrielle est au cœur de ce développement », souligne-t-il.

L’industrie doit participer à ce développement. Pour ce faire, elle doit être soutenue avec des perspectives s’inscrivant dans le long terme, telle que la valorisation à outrance de nos produits locaux. Ceci contribuera à la création d’opportunités d’emplois. «Nous ne devons plus accepter d’être un pays exportateur de matières premières et consommateur net des productions de nos voisins. Une situation qui enrichit les autres et nous appauvrit, fera-t-il remarquer tout le long de ses échanges avec les capitaines d’industries rencontrés.
Pour lui, le Mali doit se battre pour s’imposer comme un modèle de production, de consommation intérieure et d’exportation de produits finis. De même, c’est le moment de procéder à la transformation de l’économie malienne.
Le développement sans industrialisation est impossible. Pour accélérer le développement économique de notre pays et contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté, nous devons à tout prix relever le défi de l’industrialisation pour tirer meilleur profit de la transformation de nos matières premières, notamment agricoles, sur place.
«Nous devons à tout prix promouvoir la production industrielle locale», et mettre en exergue l’admirable génie industriel national qu’il importe d’encourager, valoriser et soutenir par le biais d’une consommation locale accrue et plus soutenue souligne-t-il. De nos jours, les efforts doivent être fortement orientés vers la promotion de la consommation des productions industrielles nationales».

Sous l’impulsion du Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, et du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, le gouvernement réaffirme sa détermination à apporter tout son soutien à la production nationale durement touchée par la crise multidimensionnelle, à la fois sécuritaire et sanitaire.

PAR MODIBO KONE

Source: Info- Matin
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