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Fake-News : La campagne de sensibilisation de la galerie Médina

« Infaux ». C’est le titre d’une exposition organisée à la galerie Médina par l’espace Siif’Arts en collaboration avec Tignè ni maaya. Elle vise à sensibiliser contre les fausses informations. Elle se poursuivra jusqu’au 28 avril 2023.

 « Cette initiative a été prise par les organisations de la société civile pour lutter contre la désinformation et aussi sensibiliser nos communautés sur l’importance du partage de bonnes informations surtout en cette période électorale et en temps de réforme constitutionnelle et politique. Nous avons donné l’opportunité aux artistes peintres de participer à cette lutte. Parce que nous sommes conscients du fait que l’art est aussi un moyen d’expression », souligne Badra Aly Koné, de Tignè ni Maaya.

Pour lui, aujourd’hui de plus en plus, les fausses informations sont si nombreuses qu’il devient difficile de faire le tri entre le vrai et le faux. La télévision, la radio, la presse écrite, la presse en ligne, les réseaux sociaux, tous y sont affectés. Si informer reste l’affaire des journalistes, peindre cette réalité est celle des artistes. Lutter contre la désinformation est l’affaire de tous.

C’est dans ce sens que cet atelier de création artistique a été initié pour que les jeunes artistes s’inspirent de leur quotidien pour faire passer des messages contre la désinformation.

Au total, 10 œuvres de 10 artistes plasticiens. Chacun a choisi de s’exprimer à travers un canal d’information qui lui parlait.

Mohamed Dembélé, artiste plasticien a nommé son œuvre « La protection ». Une toile qui selon lui définit d’abord la désinformation comme la diffusion d’informations erronées sur les médias. « À travers mon tableau, j’invite la jeunesse à se protéger contre la désinformation. Car l’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse ». Quand la jeunesse arrive à bien s’informer, l’évolution est garantie. Comme outil de communication, l’artiste a choisi le mégaphone, une manière pour lui d’informer et de sensibiliser la population sur le problème de la désinformation.

Ibrahim Demba Kebé, artiste visuel, a travaillé sur les outils de dernière génération. « Mon tableau fait plus référence à l’intelligence artificielle qui favorise non seulement la sous information, mais aussi les infox. Sur le même tableau, j’incite les populations à vérifier les informations et à regarder en profondeur ce qui se passe ».

Modibo Traoré, artiste plasticien s’est intéressé au cas des journalistes que l’on paie pour diffuser les fausses informations. : « Il s’agit des journalistes corrompus qui se servent des réseaux sociaux pour manipuler les populations à travers la diffusion d’informations fausses »

« J’ai présenté un homme avec la loupe à la main pour parler de la vérification, car on ne peut pas maîtriser tout ce qui se passe sur le net. Donc mieux vaut prendre les informations, les vérifier avant de les utiliser », explique Seydou Traoré à travers sa toile.

Le buzz est le fléau qui parle le plus à Mariam Ibrahim Maïga artiste plasticienne. « Le buzz est devenu comme une drogue dont les gens surtout les jeunes dépendent au point qu’on laisse tout ce qui est important pour nous plonger dans le noir avec les fausses informations. Un phénomène qui est source de la forte désinformation au Mali ».

« J’ai traité la question des réseaux sociaux. Pour ma part, l’intox n’est pas le problème mais, la vitesse avec laquelle elle se propage. Les gens partagent avec une telle facilité que les vraies informations sont noyées », explique Dramane Toloba, artiste plasticien.

Juste à côté, Dramane Diarra, artiste visuel, qui a choisi la télé comme canal d’information. « Nous rencontrons des étrangers qui nous félicitent et apprécient énormément tout ce que nous avons. Mais ces choses culturellement parlant ne sont pas très mises en évidence dans nos médias. Au lieu de mettre en avant le côté lumineux de notre pays qu’est le Mali, nos médias s’attardent sur le côté sombre en diffusant les contenus sur la guerre, les problèmes. C’est une manière de montrer aux autres pays que les idées et les informations qu’ils ont sur le pays ne sont pas toujours vraies ».

Alhassane Koné, artiste peintre a préféré la radio comme moyen de dénoncer la désinformation. « La radio existe depuis très longtemps garde toujours sa place. De ce fait, les journalistes ou animateurs de radio doivent prendre le temps de vérifier les informations avant de les diffuser car les gens des zones reculées n’ont aucun autre moyen pour vérifier les informations ».

Maïmouna Maïga, artiste plasticienne met l’accent sur la façon dont on reçoit les informations surtout sur les réseaux sociaux.

Habibatou Yaye Keita, dénonce à travers sa toile le phénomène de coach et d’influenceuse qui prend de plus en plus de place.

Aminata Agaly Yattara

Source : Mali Tribune

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