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Faits divers : Jolie avec un sale caractère

Dotée d’un physique à faire craquer les coeurs des hommes, elle a failli pourtant passer de vie à trepas pour le vol d’un ustensile de cuisine

 

Notre fait du jour porte sur un cas de vol commis par celle que nous désignerons par F. Ces faits viennent de se passer, il y a quelques jours à Yirimadio, un quartier populaire de la périphérie du District de Bamako.
Tous ceux qui ont connu la jeune fille jurent sur un constat indiscutable; dame nature l’a dotée d’un physique qui fait craquer les cœurs des hommes.

Pourtant, en dépit de cela, la dénommée F a, de justesse, échappé à un lynchage suite au vol d’un ustensile de cuisine. Ce qui a mis au grand jour le sale caractère qu’elle traîne depuis sa tendre enfance. Du moins, s’il faut croire nos sources. Les mêmes sources précisent que la jeune fille est spécialisée dans le vol d’ustensiles de cuisine. à chaque fois qu’elle a l’occasion dans le voisinage du secteur où elle réside : louches, assiettes, marmites, tasses et autres cuillères font les frais. Certaines indiscrétions sont allées jusqu’à détailler que F. a quasiment fait du vol de ces objets de cuisine un métier qui la fait vivre depuis des années.

Au quartier de Yirimadio où elle a choisi de vivre seule dans un appartement pour femmes célibataires, notre héroïne reçoit régulièrement ses amis des deux sexes à longueur de journée. En bonne amie, lorsqu’elle a de la visite, F. débourse sans compter pour offrir à ses visiteurs le maximum de plaisir durant toute la journée. Ces derniers mangent des plats variés et boivent à satiété des boissons de leur choix. Dans la pratique, il était inimaginable pour cette bienfaitrice de ne pas être en mesure de satisfaire ses amis, lorsque ces derniers se présentent chez elle pour y passer la journée. Une journée durant laquelle ils passent tout le temps à causer, et parler de tout et de rien.

« Les jours passent, mais ne se ressemblent point. Et les « réalités diffèrent, selon les jours » dit-on. Le jour où les faits se sont passés, F. a certainement oublié que tous les jours ne sont pas les mêmes. Et qu’il peut y avoir des moments où l’être humain est confronté aux dures réalités de la vie sans possibilité d’y trouver une quelconque solution.

Ce jour-là, c’était comme dans ses habitudes. La jolie F a reçu ses nombreux amis chez elle à Yirimadio. Comme par malheur, elle n’avait pas le moindre centime dans son portefeuille. Mais dans sa tête à elle, il faut mettre tout en œuvre pour maintenir le cap. Autrement dit, faire tout pour satisfaire ses visiteurs. Cela, aussi bien en termes de nourriture que de boisson alors qu’il se trouve que, par la force des choses, la pauvreté était sa meilleure alliée du moment. Elle ne souhaitait pas du tout que ses visiteurs sachent cela. C’est en ce moment qu’elle a fait appel à son sale caractère. Celui d’aller voler pour combler le vide creusé par la pauvreté dans son portefeuille. Ainsi, elle n’a pas réfléchi par deux fois. Elle a laissé ses visiteurs à la maison pour descendre dans le quartier à la recherche de quoi leur faire plaisir et les combler.

Une fois sortie de chez elle, F. s’est mise à errer entre les ruelles avec son plan machiavélique en tête. Un plan que Dieu Seul sait. Pendant qu’elle fait le tour de son secteur, une occasion en or s’est présentée en elle. Visiblement sereine dans sa laborieuse quête, la jolie F. a fait irruption dans la cour d’une maison. Nos sources n’ont pas été en mesure de nous confirmer si la nommée F. et B. sa future victime se connaissaient avant. Mais en revanche, les mêmes sources sont unanimes sur le fait qu’elle a quand même coïncidé avec une scène qui a semblé lui faciliter la tâche.

B. la patronne de maison venait à peine de terminer avec la préparation de son repas de midi. Comme cela est généralement le cas chez les ménagères, après la cuisine, B. s’est apprêtée à entrer dans la toilette pour prendre une douche. Histoire de se rendre propre avant de venir partager son plat du jour. Comme tiquée par son sixième sens, F. s’est donnée au moins le temps de réfléchir. Elle n’a pas voulu brusquer les choses comme on le dit. Elle a attendu le moment propice qui puisse lui permettre d’agir en toute tranquillité. Quant à sa future victime, elle de son côté ignorait tout de la présence d’une personne dans la cour de la maison. Quelques instants plus tard, le bon moment se présenta à F pour agir tranquillement.

Dans la foulée, B s’est précipitée pour entrer dans les toilettes afin de prendre une douche. La voleuse observait toute la scène. Sans perdre de temps, elle aussi s’est précipitée dans la cuisine. « Ventre affamé n’a point d’oreilles », dit-on. Surtout lorsqu’on veut, coûte que coûte, prouver aux yeux des amis également affamés qu’on dispose toujours de moyens de remplir leurs estomacs. C’est comme cela que F. a fait irruption dans la cuisine. Sans réfléchir elle a fait main basse sur la marmite sur le feu. Nos sources n’ont pu expliquer ce que contenait cette marmite ce jour-là. Mais il est quand même indéniable que la nommée F a pris la marmite et tout son contenu. Puis, tranquillement, avant que la propriétaire ne sorte de la toilette, elle a disparu des lieux comme si elle n’y avait jamais les pieds.

Quelques temps après le départ de la voleuse, B. est sortie de la douche. Elle se dirigea directement dans la chambre à coucher pour remettre des habits propres. Puis elle est sortie pour se rendre dans la cuisine avec l’intention de mettre la dernière main sur le plat du jour avant de le partager. Mais une fois qu’elle est entrée dans la cuisine, c’est une scène irréaliste qui s’est présentée à elle. Dame B. a constaté que la marmite posée sur le feu avant qu’elle n’entre dans la toilette, ne s’y trouve plus.

Dans un premier temps, elle a cru que ses yeux la trompaient. Elle s’est donnée le temps de les essuyer pour bien regarder une seconde fois. Elle refusa de voir la triste réalité qui s’est offerte à sa vue. Après un moment dans les nuages, la bonne ménagère est revenue à la réalité. Convaincue qu’un ou/une intrus (e) est passé pendant qu’elle se trouvait sous la douche, B. visiblement affolée, se lança à la recherche de son plat bien préparé, et presque prêt à être servi. Selon nous sources, elle est passé dans toutes les familles voisines pour comprendre comment cela a pu se passer chez elle en plein jour.

Et, quasiment, personne n’a cru à ce qu’elle racontait à propos de la disparition de sa marmite et de son contenu. Tous ses interlocuteurs lui donnaient l’impression d’être dépassés par cette histoire. Plusieurs dizaines de minutes de recherches se sont avérées vaines. Complètement déboussolée, et visiblement désespérée, B. est ressortie dans la rue pour chercher celui qui a pu lui jouer un sale coup du genre.

« Le bon Dieu Tout-Puissant se manifeste en nous au moment où tout semble perdu », dit-on. Ce fut le cas de la victime de cette histoire, lorsque des enfants qui jouaient dans la rue lui sont venus au secours. Elle leur avait demandé si par hasard ils n’avaient pas constaté une présence étrangère devant la porte d’entrée de la maison. Puis elle a brièvement expliqué les faits dont elle venait d’être victime. C’est comme si les enfants n’attendaient que çà. Presque à l’unanimité, ils ont affirmé avoir vu une femme avec une marmite en main. Mieux, les bambins ont indiqué à B. l’endroit où cette inconnue s’est dirigée avec son butin.

Cette information était de taille pour la bonne ménagère. Elle s’est dirigée dans la direction que les enfants venaient de lui indiquer. Et, de fil en aiguille, en demandant aux habitants du secteur qu’elle rencontrait dans la rue, B. a retrouvé la maison où réside sa voleuse. Elle tomba sur cette dernière avec sa marmite et tout son contenu. Pis, la voleuse était en train de partager le contenu de la marmite entre ses visiteurs. Comme tombée de nues, B. lui intime l’ordre d’aller remettre à sa place cette marmite qu’elle a prise dans la cuisine d’autrui.

Bien qu’elle venait d’être prise les mains dans le sac, F. tenta de nier les faits. Imaginez la suite. Sur place, au milieu des convives, une vive altercation s’engagea entre les deux femmes. Ce qui a attiré des curieux qui sont sortis de tous les coins comme s’ils avaient été invités. Discrète au départ pour éviter toute humiliation de son vis-à-vis, la victime a finalement lâché le morceau en pleine foule. C’était suffisant pour que la voleuse panique pour finalement avouer. Elle a avoué des cas de vols d’ustensiles de cuisine qui se sont passés dans le secteur depuis plusieurs mois.
Ces aveux n’ont fait qu’envenimer les choses.

La foule est entrée dans une colère indescriptible. Des habitants furieux ont commencé à exiger qu’on en finisse avec la voleuse F. en la lynchant proprement. Mais comme dans une foule, il y aura toujours de sages personnes, ces dernières se sont, à l’unisson, opposées à toute tentative de lynchage. Elles sont parvenues à convaincre la foule d‘épargner à la voleuse le cachot en ne l’emmenant pas à la police. Quelques instants plus tard, la jeune femme qui venait d’échapper, a rejoint ses amis visiteurs visiblement déçus par son comportement. S’il faut croire certaines indiscrétions, il semble qu’elle a déménagé du quartier. Elle a encore la chance, pourvue qu’elle ne retombe plus dans les mêmes travers.

Tamba CAMARA

Source : L’ESSOR

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