Marketing politique, publicité politique, désinformation… Consultant sur les questions politiques, Mohamed Diarra livre ses analyses sur l’usage de ces techniques par les acteurs politiques dans leur communication.
« En politique, tous les moyens sont bons pour faire parler de soi », entend-t-on des fois. Que ce soit en période électorale ou pas, les hommes politiques, à travers leur équipe de communication, ont parfois recours à la publicité politique pour promouvoir leurs idées.
Cette stratégie de promotion implique, par moments, beaucoup de désinformation chez certains d’entre eux. A quelles fins ? Éléments de réponse avec Mohamed Diarra, consultant sur les questions politiques.
Que faut-il entendre par « publicité politique » ?
Il faut d’abord parler du marketing politique, qui consiste à utiliser des techniques de marketing afin de promouvoir des idées et / ou des acteurs politiques. Les acteurs politiques et leurs équipes travaillent toujours à véhiculer le plus possible leurs valeurs et messages. Certes beaucoup plus en période de campagne, mais même au-delà.
Ainsi, avant le développement des outils du marketing digital, le marketing politique était essentiellement un marketing de communication visant les différentes populations d’électeurs grâce au marketing direct et la communication publicitaire sur les médias traditionnels. Avec l’explosion du marketing digital et le développement de plateformes spécialisées, le marketing politique a pris une nouvelle dimension. Les campagnes et messages sont désormais devenus hyper-personnalisés avec tout un dispositif pour relayer le plus possible ces messages.
La publicité politique, c’est l’utilisation d’actions de nature publicitaire afin de promouvoir des idées ou personnages politiques. Au Mali, il n’existe pas de texte régissant la publicité politique si ce n’est lors des périodes électorales.
Quel (s) lien (s) entre la publicité politique et la désinformation ?
Ce sont toutes deux des méthodes de « communication ». Elles vont permettre, dans un cas de figure ou l’autre, de véhiculer un message auprès d’une population bien déterminée pour l’influencer. Par ailleurs, une des méthodes les plus en vogue dans la publicité politique s’avère être la publicité négative. Cette stratégie, comme l’indique son intitulé, vise à dénigrer, salir, nuire à la réputation, quitte à créer des informations.
A quelles fins certains acteurs politiques s’adonnent-ils à la désinformation dans leur publicité ?
L’usage de la désinformation par certains acteurs politiques pourrait viser à influencer, contrôler voire manipuler l’opinion publique. D’ailleurs, l’une des critiques les plus souvent adressées à la publicité politique porte sur sa vocation apparente à mettre davantage en valeur des « images », des sujets de propagande qu’à débattre des réels problèmes de la communauté.
Elle est un moyen pour détourner des véritables sujets, car plus susceptibles de manipuler les audiences que d’éclairer les populations sur les choix à opérer concernant les enjeux cruciaux.
Quelles sont les conséquences d’une publicité politique imbibée de désinformation ?
Les conséquences sont nombreuses. Tout d’abord, cela va fausser les débats et détourner les échanges des sujets qui comptent réellement. Cela peut contribuer à alimenter des conflits ou en créer de nouveaux en alimentant des ressentiments.
Source : Benbere