Les Sofas de la république en lançant, le mardi dernier, au Carrefour de jeunes de Bamako, la deuxième phase de sa campagne « Ma carte d’électeur, mon arme », fustigent le comportement de la classe politique qui est à l’origine de la faible mobilisation des électeurs lors du 1er tour du scrutin législatif.

L’initiative est soutenue par l’Ambassade des USA au Mali à travers son service en charge de la culture.

Le groupe les Sofas de la république, créé au lendemain du coup d’État du 22 mars 2012, poursuit ses activités citoyennes d’information et de sensibilisation. Après la première étape de la campagne, le mardi dernier, au carrefour de jeunes, des membres de l’association étaient face à la presse pour le lancement de la seconde phase. Les conférenciers étaient: Master Soumi et Mohamed BATHILY, le porte-parole de l’association.

Selon M. BATHILY, ce point de presse se justifie pour annoncer de la seconde étape de la campagne « ma carte d’électeur, mon arme » qui constitue à inciter la population à aller prendre leur carte et voter.

« Dans une nation démocratique, le citoyen ne peut avoir qu’une seule arme. Cette arme est le choix de vote et l’instrument de ce vote est la carte d’électeur. À ce titre, il y a lieu d’inciter et de faire comprendre, à la population, que la démocratie et la bonne gouvernance se seraient réelles que si chacun s’y met », a soutenu M. BATHILY.

La campagne qui a été lancée, il y a plusieurs mois, selon le porte-parole des Sofas, leur a conduit après Bamako dans plusieurs régions du pays, en occurrence Mopti, Kayes, Sikasso et Ségou.

Pour cette seconde étape, ils sont attendus à Koulikoro et Bamako pour la boucle de la mission par un méga concert.

Pour la campagne, il s’agit tout simplement, a-t-il expliqué, de stimuler la mobilisation et inviter les électeurs à aller retirer leur carte NINA pour un vote utile constituant à élire un projet, des idées et non des hommes.

Malheureusement, a-t-il déploré, les gens élisent plus des hommes que les idées et les projets de société.

Aussi, vise-t-elle, à informer les gens sur le rôle des députés au plan national et local.

« Cette campagne, on l’a voulu pour que le peuple se réapproprie de sa souveraineté nationale et qu’il fasse acte d’exercice citoyen pour que demain le Mali soit pour les Maliens et qu’il soit tel que les Maliens veulent. Il ne faut plus jamais que des partis et hommes politiques fassent des 15 millions de Maliens ce qu’ils veulent », a assuré le porte-parole de l’association.

S’expliquant sur le faible taux de participation des électeurs pendant le 1er tour des élections législatives, M. BATHILY dira que c’est la classe politique qui n’a pas perçu leurs messages.

« La faiblesse du taux de participation pour le 1er tour du  scrutin législatif est due à la nature des alliances “nauséabondes” et à l’image qui frôle le ridicule de certains candidats qui ont fait dégouter le peuple malien des élections », a-t-il affirmé.

Pire encore, pour lui, des partis politiques ont choisi des candidats qui sont désavoués par leur peuple.

« Si le peuple n’avait pas compris le sens de la démocratie, il serait sorti pour voter moyennant 2 000 ou 3 000 FCFA. C’est dire que nos messages ont été compris, mais c’est la classe politique qui n’a pas joué au jeu. En réalité, ils n’ont pas incarné les leçons qui auraient dû être tirées de cette crise que le pays traverse. Ils continuent de considérer le peuple comme un escalier à la recherche des millions», a-t-il laissé entendre.

Rendant hommage à Nelson Mandela, au cours de la cérémonie, les Sofas, par la voix de son porte-parole, appellent les dirigeants africains à suivre l’exemple de Mandela qui fait aujourd’hui l’estime et la fierté de tout un continent.

« Ils disent tous: hommage à Mandela. Mais, aucun d’entre eux n’incarne Mandela dans ses comportements. Ils ne rejettent pas pourtant à leur privilège de députés pour aller périr avec les populations sous le soleil. Mandela a renoncé à sa famille, à son argent pour aller à la prison. Mais je vois mal les présidents, députés africains renoncés à leur salaire pour le pays », a déclaré M. BATHILY.

Par Sikou BAH

Source: Info-Matin