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EXPROPRIATION ABUSIVE, ILLÉGALE ET DISCRIMINATOIRE DE LA PART DES POUVOIRS PUBLICS (suite et non fin) Le crépuscule des crapules

Dans notre précédente parution, nous évoquions le cas d’expropriation abusive dont l’Etat malien, à travers ses services techniques, s’est rendu coupable au détriment de ses propres citoyens. Il y a pire. Des députés s’en sont également mêlés et ont même commencé à construire sur les titres fonciers des victimes, sans la moindre autorisation officielle.

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Les victimes, on le rappelle, sont Monsieur Nazirou Oumar Sacko, ancien fonctionnaire international des Nations –unies à la retraite, Baco-Djicoroni  Aci – ouest,  Rue 622 P/597 et Monsieur Djo, Seydou Mallé, Docteur vétérinaire et plusieurs autres citoyens.

Le 09 Février dernier, ils ont adressé une correspondance au Premier ministre relatant les faits dont ils sont victimes, à savoir, un cas d’expropriation abusive.

Rappel des faits

 

Au mois de novembre dernier, les deux hommes sont alertés par leur gardien qui leur signala des mouvements de bulldozers dans leurs parcelles. L’engin de destruction était en train de ravager tout sur son passage. Que se passait-il donc, s’interrogèrent les occupants ?

Les conducteurs des engins les informèrent par la suite qu’ils avaient reçu ordre de démolir suite à une décision d’expropriation au compte de l’Office malien de l’habitat (Omh). Comment cela se pouvait-il dans la mesure où les occupants en question disposaient de titres fonciers en règle. Il s’agit, pour Monsieur Nazirou Oumar Sacko, du titre foncier N° 16645 de Kati sise à N’tabacoro et, pour  Djo Seydou Mallé, du titre Foncier N° 68759 de Kati sise à N’Tabacoro.

Les deux victimes entreprirent des démarches administratives. A l’Omh, ils furent informés, seulement à cet instant précis, qu’une opération d’expropriation était en cours dans le cadre du projet d’extension des logements sociaux de N’Tabacoro. Une commission d’expropriation a même été mise en place et avec laquelle, les deux victimes furent appelées à prendre contact. Ce qu’elles furent. Ladite commission, à son tour, leur demanda de constituer un dossier technique au plus tard le 02 février 2016 en vue de réparation des préjudices. Elle s’engagea, auparavant, à arrêter les travaux de démolition. Un coup de bluff ! L’entreprise poursuivit en effet ses travaux comme si de rien n’était. 

Retour à la case de départ, c’est-à-dire à l’Omh ! Sur place, le responsable chargé de l’affaire demanda et obtint les références de l’entreprise en vue de lui signifier l’arrêt de la démolition. Elles lui furent remises. Mais c’était un second coup de bluff ! Les machines de destruction ne s’arrêtèrent pas. Elles continuèrent de plus belle («Le Sphinx » n° 581 du vendredi 12 février 2015).

Selon les responsables de l’Omh, le site en question est destiné à la construction de logements sociaux, d’où l’expropriation.  Piètre argument !

Pas la moindre autorisation ou mandat !

Il ressort de nos investigations que les démolisseurs ne disposent de la moindre autorisation officielle. Suite à notre visite sur place à N’Tabacoro, un homme se présenta à nous comme étant l’huissier chargé des travaux de destruction. Il procéda de même, quand l’huissier commis par les victimes se présenta à son tour. Mais disposait-il d’un document quelconque l’autorisant à superviser les travaux ? Il affirma alors disposer, tenez-vous bien, d’une«grosse présidentielle». «Une grosse présidentielle ?» (Ne riez pas svp). Sans être magistrat ou avocat, nous sommes cependant à mesure d’affirmer que pareil document n’existe pas ! Une grosse de justice, oui ! Mais de la présidence de la République ? Aberrant ! Baliverne !

L’huissier lui demanda alors de lui fournir le nom de son cabinet. Ce qu’il fit. Et l’huissier prit immédiatement contact avec le Cabinet de Maître Harouna Sow dont il s’agit. Il ressort des échanges avec la structure que celui s’étant présenté comme «Huissier» sur le terrain, est en fait, un Clerc. Et par rapport au fameux mandat de justice, il n’en dispose point ! Il possède cependant «un compte-rendu de réunion d’une commission  interministérielle  demandant à l’Omh de faire le nécessaire». C’est tout !

C’est donc sur la seule base de ce compte-rendu de réunion qui, au demeurant  reste un simple document administratif sans valeur juridique, que l’entreprise Banga Immobilier du député Hadi Niangado alias Jo Walaki a procédé à la démolition sur des titres fonciers régulièrement acquis par des citoyens.

Et pis ! A l’heure actuelle, des députés mènent des travaux de construction de leurs villas sur le même site, censé pourtant être dévolu aux logements sociaux. Et un simple compte-rendu de réunion aurait permis cela aussi !

Décidemment, les crapules n’ont désormais plus peur de rien au Mali ! Mais là, ils sont allés trop loin. Et ils rendront certainement compte ! Les victimes ont décidé de porter plainte.

Pour notre part, nous nous faisons un plaisir de suivre !

Batomah Sissoko

 

Source: sphynx

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