Notre confrère de l’Essor, Amadou Sow expose à Niamana Grabal sur le quotidien des déplacés dudit site. Le lancement officiel du vernissage s’est déroulé jeudi dernier sur le site des déplacés en présence de l’artiste lui-même, des responsables du Cercle culturel germano malien (CCGM), de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP), plusieurs déplacés et invités.
L’exposition marque le retour de l’artiste dans la sphère de la photographie contemporaine après plusieurs années. Elle est financée par le Cercle culturel germano malien à travers un appel à projet lancé en 2021 dans le cadre de son programme d’activité.
Marquée par la satisfaction des déplacés, le vernissage a été un moment très fort pour ces victimes de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays depuis 2012.
C’était aussi une occasion de parler avec leur cœur. La particularité de cette exposition est son caractère humain et la scénographie de l’exposition.
Chaque portrait de famille ou d’un membre de famille était accroché devant leur case.
Les images exposées retracent le vécu des hommes et femmes qui sont installés dans la précarité et dans un environnement insalubre. Il y a certes des efforts accomplis par les autorités et les organisations, mais les conditions de vie demeurent difficiles.
A travers les images, on pouvait lire sur les visages, l’inquiétude, la misère, le désespoir, l’amertume, la nostalgie, l’inquiétude.
Dans son intervention, l’artiste lance un cri de cœur aux autorités et personnes de bonne volonté pour qu’ils doublent les efforts dans la restauration de la paix.
Selon lui, l’objectif de cette exposition est d’informer et sensibiliser la population sur les conditions de vie des déplacés.
Le porte-parole des déplacés, Ali TRAORE, a expliqué son parcours, de son village jusqu’à Niamana.
«Notre vie a changé. Désormais, nous sommes appelés des déplacés depuis l’éclatement de la crise sécuritaire qui a contraint des milliers d’individus à fuir et à abandonner leur espace vital pour survivre».
Dans son propos, il n’a pas masqué d’évoquer les difficultés auxquelles font face les déplacés notamment le manque de denrées de première nécessité.
«En plus, il faut noter les difficultés de subvenir à nos besoins. Ce qui nous perturbe aujourd’hui, c’est le problème de nourriture. Nous reconnaissants l’effort des autorités et les personnes de bonne volonté mais, nous demandons encore de doubler les efforts et de tout faire pour retrouver la paix qui est synonyme de notre retour dans le bercail », a-t-il dit.
Avant de terminer, il a tenue à saluer les responsables du site particulièrement Amadou DIA, pour son accueil.
«Nous reconnaissons l’effort des autorités et des personnes de bonne volonté mais, nous demandons plus et prions pour la paix. Nous sommes pressés de retourner chez nous », a souligné Mr TRAORE. Mme Aissata TAMBOURA, a soutenu que les déplacés ont besoin de nourritures et d’autres besoins primaires.
Le président de CCGM, Hamidou KONE, a salué le professionnalisme de l’artiste pour la pertinence du projet. Il a remis une enveloppe symbolique de 80 000 F CFA aux déplacés et réaffirmer son accompagnement à l’amélioration de vie des déplacés. Ce projet fait suite à un appel lancé en 2021 par le CCGM.
L’artiste photographe, Amadou SOW découvre la photographie contemporaine dans les années 2000 après une formation à l’Institut national des arts de Bamako. Ses travaux ont été exposés en France, aux États-Unis, en Suisse, en Afrique du Sud et dans plusieurs pays africains.
Par Abdoulaye
OUATTARA
Source: INFO-MATIN