De nouvelles procédures et priorités entreront bientôt en vigueur dans l’exécution des projets financés par la Banque africaine de développement (BAD). La future approche a été présentée ce jeudi par la représentante de la banque panafricaine au Mali, Mme Hélène N’Garnim Ganga. C’était au Radisson Blu, lors de la réunion politique de la revue conjointe de la performance de son portefeuille 2016. Cette rencontre qui a suivi la réunion technique (voir L’essor du vendredi dernier), était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, gouverneur de la BAD pour le Mali. C’était en présence des ministres de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, des Transports et du Désenclavement, de l’Energie et de l’Eau, de la Promotion de l’Investissement et du secteur privé, de l’Elevage et de la Pêche.
Cette rencontre annuelle, dira Mme Hélène N’Garnim Ganga, a permis d’examiner les difficultés rencontrées dans l’exécution des projets, comme le faible taux de décaissement des fonds. « Nous avons réfléchi aux moyens pour rehausser ce taux à 30% d’ici la fin de l’année », a-t-elle souligné, en espérant que les ministères sectoriels concernés s’attellent à appliquer les conseils pertinents donnés dans ce sens.
La nouveauté de cette revue de portefeuille, a précisé la représentante de la BAD au Mali, est l’exigence de la qualité à l’entrée des projets. Pour elle, il s’agit de la réalisation avant l’approbation du projet des études préliminaires détaillées de faisabilité, de préfaisabilité. Il s’agit aussi de la mise en place préalable de la cellule d’exécution du projet, du plan de passation des marchés.
Le but de cette nouvelle approche est de rehausser de façon considérable le taux de décaissement des fonds et réduire la durée d’exécution des projets. Ces délais sont désormais modifiés et fixés comme suit : « négociation – approbation = 4 mois ; approbation – décaissement = 6 mois ; approbation – signature = 3 mois ; signature – décaissement = 3 mois.
Après avoir présenté ces deux nouvelles approches, Mme Hélène N’Garnim Ganga a dévoilé les cinq axes stratégiques d’intervention priorisés par le 8è président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Nigérian Akinwumi Ayodeji Adesina. Ces nouvelles priorités portent sur l’éclairage de l’Afrique, l’alimentation de la population, l’industrialisation, l’intégration africaine et l’amélioration du quotidien des Africains.
Ces nouvelles orientations sont en droite ligne du Cadre de relance économique et de développement durable (CREDD) 2016-2018, a salué le ministre de l’Economie et des Finances, qui s’est réjoui du fait que le Mali et la BAD sont sur la même longueur d’ondes. Boubou Cissé a par ailleurs indiqué que la BAD devrait faire des efforts dans l’identification et la préparation des projets, notamment leur qualité à l’entrée.
Sur les délais, le ministre Cissé a apprécié : « En lieu et place des projets à durée longue, nous aurons des projets d’une durée de vie moyenne de trois ans ». Ces délais sont certes contraignants, mais obligeront les ministères sectoriels à plus de vigilance dans l’exécution des projets pour ne pas manquer le décaissement, a-t-il lancé, en ajoutant que cette célérité donnera un coup d’accélérateur dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Intervenant dans les débats, les chefs des départements ministériels sectoriels ont salué les appuis financiers multiformes et multisectoriels de la BAD au profit du Mali. Le ministre de l’Energie et de l’Eau, ses collègues de l’Elevage et de la Pêche, et de la Promotion des Investissements et du Secteur privé, ont exhorté l’institution financière à augmenter son soutien à l’endroit de ces secteurs tout aussi capitaux à l’émergence de notre pays.
En réponse à ces plaidoyers, Mme Hélène N’Garnim Ganga a expliqué que son institution intègre le secteur privé dans son portefeuille. « Une centrale solaire en partenariat public-privé sera construite à Ségou, ainsi qu’une autre dans une autre région dont je tairai le nom pour le moment, le dossier étant en instruction », a-t-elle fait remarquer. Selon elle, la BAD intègre aussi les infrastructures routières à travers la construction d’une route bitumée reliant Zantiébougou à San-Pedro en Coté d’Ivoire ».
C. M. TRAORÉ
Source : L’Essor