es rapports d’audit que JA s’est procurés attestent de la gestion budgétaire catastrophique de l’agence chargée de la sécurité aérienne dans dix-sept pays africains. Depuis six ans, des sommes considérables ont disparu, vraisemblablement détournées. Enquête.
L’homme se souvient des enveloppes qu’un employé de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) venait chaque mois retirer auprès d’un chef d’escale. Des millions de francs CFA, cet ancien responsable d’une compagnie locale en a vu passer beaucoup. Vraiment beaucoup. Rien, estime-t-il, n’aurait été possible sans la complicité du président de sa compagnie. On le croit sur parole.
La manœuvre avait le mérite de la simplicité. L’agent de l’Asecna entrait dans l’ordinateur, faisait disparaître certaines opérations et ne facturait qu’une partie des taxes de survol à la compagnie. En échange, il touchait une commission, le transporteur s’estimant heureux de n’avoir pas à régler l’intégralité de son dû. « C’était en somme une commission sur une non-facturation », plaisante notre homme, qui jure que ces pratiques délictueuses n’ont, jusqu’à aujourd’hui, jamais cessé. Et que les acteurs de l’anecdote qu’il vient de nous compter sont toujours en poste.
Vestige de la Françafrique
L’ASECNA GÈRE 57 TOURS DE CONTRÔLE, 25 AÉROPORTS INTERNATIONAUX, 76 AÉROPORTS RÉGIONAUX ET NATIONAUX
Manifestement, il ne s’agit pas d’un cas isolé, comme semble le confirmer le vent de suspicion qui balaie actuellement plusieurs services et instances de l’Asecna. Créée à Saint-Louis-du-Sénégal, en 1959, à l’initiative de la France, celle-ci est la plus ancienne organisation africaine de coopération…Lire la suite sur jeuneafrique.com