A quand le redressement de l’école malienne ? Du pessimisme les parents d’élèves passent au scepticisme total au regard du désastre vers lequel l’école tend. Chaque ministre nommé au département vient avec un style et une stratégie qui amplifient le problème.
Cette année les examens de fin d’année ne sont que des formalités car différents de ceux des années précédentes. Du DEF au bac, la catastrophe a régné en maître.
D’abord les cours pendant l’année scolaire ont été largement perturbés à cause des multiples grèves. Après un compromis trouvé entre le gouvernement et les syndicats des enseignants, les dates des examens ont été fixées et les cours ont été un peu prolongés. Les vrais perdants sont les élèves des écoles publiques. Ils sont partis à l’examen sans aucun acquis ou consistant donc par formalité et ne pouvaient compter que sur la fuite des sujets.
Les autorités, les syndicats des enseignants et les partenaires de l’école savent qu’aller à l’examen dans de telles conditions serait de valider une année sans acquis réels : le programme n’a pas atteint sa médiane. L’avenir de la nation malienne est remis en cause, car parmi ces élèves sacrifiés sur l’autel de l’insouciance et de l’irresponsabilité, certains seront un jour des cadres de ce pays.
Le DEF a été un cadeau donné aux élèves car les sujets ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux trois jours avant le début des épreuves. Tous les candidats savaient à l’avance quel sujet serait donné dans telle matière et préparait la correction. Les seuls efforts que les candidats devaient fournir étaient d’aller en salle d’examens afin de recopier les corrections des sujets.
Là, le ministre a plus failli que ses prédécesseurs. Avec ses prédécesseurs, les sujets circulaient la veille où quelques heures avant le début des épreuves. Avec cette catastrophe, le Mali progresse mais vers le bas. Les responsables éducatifs, le sommet de l’Etat, personne ne semble s’en soucier comme il se doit car chacun d’eux à ses enfants à l’extérieur du pays ou dans des écoles réputées pour leur assiduité.
La cascade a continué au bac, les sujets ont fuité çà et là. Pour pénaliser inutilement des innocents, au moins 50 candidats ont été expulsés des salles d’examen à Bamako et à Tombouctou. La raison donnée est qu’ils étaient en possession de téléphones portables dans les salles d’examens. Mais en réalité c’est pour laver l’affront de la fuite des sujets. Combien de candidats avaient leur téléphone en main ou en poche sans être expulsés. Le ministre ou du moins certaines autorités en charge de l’éducation ont voulu montrer que la consigne du ministre a été respectée.
En un mot, l’année scolaire est sauvée mais de la manière la plus catastrophique jamais égalée, car la majorité des candidats au DEF et au bac n’ont fait remplir les feuilles des examens avec des sujets traités à la maison pour les déposer pour attendre la proclamation de leur admission à la classe suivante. Que fera le ministre ? Déposer sa démission ou commencer à baisser sa tête devant ses pairs en conseils des ministres ? La balle est dans son camp.
B. M.
LE POINT DU MALI