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États généraux des secteurs minier et pétrolier au Mali: les réserves de la FENAME

Les rideaux sont tombés, jeudi dernier, sur les travaux États généraux des secteurs minier et pétrolier au Mali tenus les 27, 28 et 29 juin 2017 au Palais de Culture Amadou Hampathé BA. Au terme de ces trois jours de travaux, les participants ont fait une batterie de recommandations au département en charge des questions des industries extractives. Mais de l’avis de la FENAME (Fédération nationale des Mines et de l’Énergie), des sujets essentiels ont été escamotées, par le fait que des questions essentielles liées notamment à la sécurité des travailleurs des mines n’ont pas été prises en compte.

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Quelques jours seulement après la tenue de cette rencontre, des voix s’élèvent pour dénoncer le caractère complaisant des recommandations formulées lors de ces états généraux. Parmi lesquelles, le président de la FENAME, Yacouba TRAORE, qui estime que certaines questions essentielles ont été écartées pour ne pas dire ignorées sciemment pour ne pas froisser les lobbys du secteur, notamment les aspects de sécurisation des emplois des travailleurs des mines ainsi que leur sécurité sociale.
Selon son président, la FENAME, ayant été victime de licenciements massifs et abusifs dans le rang de ses militants, demande de mettre en action des directives qui visent à pérenniser les emplois dans la plus grande sécurité. Il ne s’agit guère de créer seulement des emplois, mais de pérenniser ceux qui existent.
C’est ainsi qu’elle avait proposé entre autres de faciliter l’adoption d’une convention collective offrant une protection étendue des droits des travailleurs du secteur minier ; de veiller à ce que les licenciements abusifs sans l’approbation des directions régionales du travail puissent faire l’objet de poursuites et le dédommagement en faveur des victimes de ces injustices ; de veiller à ce que les infrastructures, notamment sanitaires, construites à proximité de la mine bénéficient, non seulement aux employés de la mine, mais soient également accessibles et abordables pour les autres membres de la communauté locale.
De même, il s’agit, selon le patron de la FENAME, d’inscrire tout le personnel permanent des entreprises d’extraction minières à l’INPS et de veiller sur la gestion de leur carrière y compris les accidents de travail et les maladies professionnelles (cas ALS Bamako).
Par ailleurs, avant la fin de toutes procédures de licenciement auprès des juridictions compétentes, le salaire du travailleur concerné ne doit pas être interrompu, et cela dans le but de mettre fin au licenciement abusif qui est devenu le quotidien des sociétés minières. Une situation d’ailleurs encouragée par la fragilité de l’État. Il en est de même pour les cotisations à l’INPS (Institut Nationale de Prévoyance Sociale) qui ne doivent pas être interrompues avant le verdict final.
Toujours dans ses propositions, la FENAME recommande aux entreprises de se soumettre pleinement à la législation malienne, notamment en payant à temps les taxes et dividendes dues à l’État par les compagnies minières (cas récents qui ont abouti à la fermeture de certaines directions des mines pour non-paiement d’impôts).
Il s’agit aussi de mettre en œuvre un plan social pour la gestion des carrières des miniers ; assurer une couverture médicale d’au moins un an pour les travailleurs licenciés pour des motifs économiques ; accorder la priorité d’embauche aux travailleurs licenciés pour des motifs économiques.
Autres propositions non moins importantes de la FENAME : la Formation et la réinsertion des anciens travailleurs, à travers l’appui à la création et au fonctionnement des Groupements d’Intérêt économique (GIE) pour un plan social.
De l’analyse de la gestion du personnel en termes de recrutement et de rémunération, de préservation d’emploi et de licenciement ; nous retenons avec la FENAME que 70 % des emplois non qualifiés devraient revenir aux villageois, mais les réalités sont tout autre. La surexploitation est le plus souvent constatée, car les objectifs de production sont doublés voir triplées sans paiement de prime de rendement.
Pour les villages riverains, ‘’nous demandons que le droit de surface leur soit accordé pour éviter des conflits ou des tensions (Cas Kobadani et Foroko avec mort d’homme en 2012)’’, a suggéré la FENAME.
Pour une grande prospérité dans la paix et la sécurité, elle exige que tous les acteurs (état-compagnies minières) signent un code de bonne conduite. La violation de ce code entrainera des sanctions qui vont jusqu’à la résiliation du contrat ou à des condamnations.
Enfin, elle demande aux autorités du pays d’assumer pleinement leur rôle d’arbitre et de puissance régalienne pour freiner le bradage de nos ressources minières.
Malgré la pertinence de ses propositions, la FENAME se dit dessus de constater qu’aucune n’a retenu l’attention des participants à cette rencontre capitale pour la relance de ce secteur.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin.

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