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Opposition et Référendum: le péché d’orgueil

Arrogance, mépris, autisme, pour qualifier le régime. Retour de manivelle ou effet boomerang ? En tout cas, voilà la dénonciatrice Opposition rattrapée par son intransigeance à la tête d’une Plateforme ‘’An Tè A Banna. Touche pas à ma Constitution’’.

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Dans sa démarche, l’Opposition avait dénoncé un manque de concertations autour du projet de référendum constitutionnel. Par conséquent, son exigence était de combler cette lacune, dans un souci de préservation de la cohésion nationale et de la paix sociale.
De prime abord, l’observation est recevable, parce que constructive, notamment au regard de la logique d’inclusivité dans laquelle s’est inscrit le pays.
Cependant, là où le bât blesse, c’est que cette large concertation dont il est question a bel et bien été menée impliquant la très vertueuse Opposition démocratique et républicaine, réduisant à néant son argument pourtant engageant.
Profitant du report de la date du vote référendaire, l’Opposition se radicalise. Elle ne parle plus de ‘’large concertation’’, mais de ‘’retrait pur et simple’’ de la Loi constitutionnelle votée par une écrasante majorité de 111 députés. Que s’est-il alors passé pour que l’apôtre de la paix et de la réconciliation nationale se transforme en Satan, détournant d’honnêtes gens du droit chemin ?

La fixation sur les concertations
La réponse est à rechercher dans l’OBSESSION de l’Opposition pour des concertations nationales, sorte de tribunal populaire où le Gouvernement sera seul au ban des accusés. La preuve ? De 2014 à nos jours, cette quête revient de façon insistante sous différentes appellations.
Rappelons quelques faits marquants.
Dans le Mémorandum adressé au Président de la République, dans la salle des banquets du Palais de Koulouba, le jeudi 24 juillet 2014, on peut lire :‘’Des ASSISES NATIONALES pour sceller un nouveau Pacte national de paix et de bonne gouvernance donnant une base populaire au nouveau contrat sanctionnant notre commun désir de vivre ensemble sur des bases de bonne gouvernance clairement définies’’.
Le Parti PARENA, dans son document : PARENA INTRODUCTION AU DÉBAT SUR : «LE NORD, LE PROCESSUS DE PAIX, LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SÉCURITAIRE, SIX MOIS APRÈS LA SIGNATURE DE L’ACCORD D’ALGER», du samedi 12 décembre 2015, écrit : ‘’C’est aussi pourquoi nous souhaitons toujours des CONCERTATIONS pour une appropriation nationale de l’Accord d’Alger’’.
Dans la Déclaration de la ‘’Marche pour la République’’, le 21 mai 2016, la première ‘’exigence’’ est : ‘’des ASSISES NATIONALES pour la Refondation de l’État’’.
Plus tard, en août 2016, dans le document ‘’Parena : appel à Soumeylou et à la majorité’’ on peut lire :
‘’Je me réjouis d’entendre et de voir, Soumeylou Boubèye Maïga, un des principaux soutiens du président de la République rejoindre les positions du Parena et de l’opposition républicaine à savoir que sans consensus national, il ne sera pas possible d’appliquer l’accord d’Alger.
Le président de l’Asma/CFP a aussi appelé, selon la presse, à un “DÉBAT DÉMOCRATIQUE approfondi sur des valeurs républicaines !”
Bien avant la signature de l’accord d’Alger, le Parena et d’autres partis de l’opposition avaient invité le président IBK à réunir ‘’des CONCERTATIONS NATIONALES inter-maliennes’’ en vue d’une appropriation nationale du processus de paix, maximiser les chances du pays et mobiliser tout le peuple pour restaurer la paix et la stabilité sur le territoire’’.
‘’La solution à la crise malienne qui s’aggrave chaque jour n’est ni à Bruxelles, ni à Washington, ni à Paris, ni à New York. Elle est à Bamako. Elle réside dans des CONCERTATIONS NATIONALES’’.
Dans son Discours d’ouverture du 3e Congrès extraordinaire du PARENA, au Centre international de conférence de Bamako, le 28 mai 2016, Tiébilé DRAME disait : ‘’Un pays comme le Sénégal, qui a moins de défis que le Mali, entame aujourd’hui des ASSISES NATIONALES pour se rassembler, se prémunir des turbulences. Le Mali qui est dans une situation quasi inextricable traîne à se retrouver’’.
L’exposé liminaire de la conférence de presse de l’Opposition républicaine et démocratique, par M. Modibo Sidibé, Président des FARE An Ka Wuli, le samedi 3 septembre 2016, à la Maison de la Presse, insiste : ‘’Cette réconciliation aboutissant sur une paix réelle et durable ne serait possible sans l’organisation des CONCERTATIONS NATIONALES’’.
Le Parti du Bélier blanc, dans son Communiqué du 7 décembre 2016, écrit : ‘’Pour le PARENA, la tenue d’états généraux des forces de défense et de sécurité est nécessaire et même indispensable pour mettre les FAMAS en état’’.
Le Parti PARENA, dans son document : PARENA INTRODUCTION AU DÉBAT SUR : «LE NORD, LE PROCESSUS DE PAIX, LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SÉCURITAIRE, SIX MOIS APRÈS LA SIGNATURE DE L’ACCORD D’ALGER», du samedi 12 décembre 2015, écrit : ‘’C’est aussi pourquoi nous souhaitons toujours des CONCERTATIONS pour une appropriation nationale de l’Accord d’Alger’’.

La dérive
Il est constant donc que l’Opposition veuille une rencontre nationale ; peu importe que cela s’appelle ASSISES ou CONCERTATIONS. La dérive vient du fait qu’à force d’en faire un objet de fixation qu’il est devenu une question d’ego. Le projet de révision constitutionnelle est de ce fait un pain béni pour cette Opposition-là dont l’agenda est aux antipodes de celui du Mali.
Le masque est tombé depuis que la présidente de la Plateforme du ‘’NON’’, Mme SY Kadiatou SOW, dans une interview accordée au confrère ‘’Aujourd’hui’’, a avoué : « Ah oui. C’est très clair ! Il n’y a pas que la question du référendum. La plateforme a mobilisé autour de cela, mais au-delà, il y a beaucoup d’autres préoccupations qui s’y greffent (…) ». Au-delà des mémorandums qui n’ont pas produit les résultats escomptés, des discours incendiaires, il s’agit à présent de récupérer un mécontentement de la population pour imposer les fameuses ‘’CONCERTATIONS NATIONALES’’ miroitées à dessein comme étant l’unique voie du salut. Question de satisfaire son ego. Ce qui n’occulte en rien les questions de querelles de personnes…
En plus du fait que lesdites concertations aient été faites, même si elles n’ont pas eu lieu sous la forme espérée de concertations souveraines, l’Opposition se montre inconséquente, parce qu’elle s’est toujours arrangée à ne pas prendre le train de la paix : pourparlers inter-maliens d’Alger ; Cadre de concertation ministère entre le ministère de l’Administration territoriale/Chefs de Partis politiques ; Conférence d’entente nationale.
Or, il n’est pas évident que le régime, de son côté, se plaise dans un jeu puéril. Parce que ce dont il est question, c’est du pays qui transcende nos personnes et nos ambitions, qui nous survit. L’on comprend aisément que le Président IBK tienne au référendum qui, en dépit des critiques de l’Opposition et de ses comparses. Est-ce cela être un Mandé Masa comme l’insinue l’ex-première dame, Adam BA KONARE ? Est-ce cela gonfler ses muscles et permettre une fracture sociale, comme elle l’insinue dans sa lettre ouverte ? L’histoire jugera…

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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