LONDRES – Sir David Attenborough, scientifique britannique de renom, tire la sonnette d’alarme quant à la surpopulation qui menace la planète. Et il le fait avec une franchise explosive, ce qui ne manque pas de lui attirer des détracteurs…
« Et on se dit, que les Nations Unies envoient des sacs de farine aux pays pauvres ! C’est stupide ». Voilà une affirmation qui paraît difficile à défendre. Mais Sir David Attenborough, du haut de ses 87 ans et de son sens de l’humour acéré qui n’a rien perdu en subtilité, ne lance pas une telle phrase en l’air.
Interviewé par le Daily Telegraph, le scientifique, dont les travaux paléontologiques intéressent grandement la BBC, nous livre son analyse du plus grand fléau de l’époque contemporaine :
« Que sont toutes ces famines en Ethiopie, d’où viennent-elles ? » demande-t-il. « Elles viennent du fait qu’il y a trop de gens pour trop peu de terres. C’est de là qu’elles viennent. Et nous, nous préférons rester aveugles ».
Les enfants : tabou absolu
Le vieil homme énergique et décidé défend fermement un avis qui gêne certains pour être politiquement incorrect. Pour lui, la surpopulation est le plus grand danger qui guette l’humanité. Et si rien n’est fait pour y remédier, « nous nous dirigeons droit vers le désastre » prévient-il.
Mais plusieurs obstacles rendent la lutte contre la surpopulation extrêmement délicate. « Bien sûr, c’est le droit le plus sacré de tout un chacun d’avoir des enfants. Et qui suis-je pour dire à un tel qu’il ne devrait pas en avoir ? » explique-t-il. « Un autre problème est celui de la religion. Dans le sens où l’Eglise Catholique n’accepte pas cela – que l’on contrôle les naissances ».
La controverse nait aussi du fait que les régions du monde les plus concernées par le phénomène sont l’Asie et l’Afrique. Lui-même voit bien où le bât blesse : « des Européens qui disent aux Africains qu’ils ne devraient pas avoir d’enfants, ça, ce n’est pas une façon de faire ».
Malgré ces points diplomatiques sensibles, Attenborough n’en démord pas : sans contrôle massif des naissances, sans globalisation des moyens de contraceptions et sans sensibilisation des populations du monde entier, l’humanité va droit à la catastrophe.
Et pour le scientifique de bientôt 90 ans, froisser quelques sensibilités au passage est un maigre prix à payer pour le salut du genre humain.
Source: Afriquinfos