Au faite de sa gloriole, quand triomphaient populisme et unanimisme, le Général d’alors n’était pas seulement le plus grand soldat de la démocratie, il était aussi un singulier «Professeur» qui aimait jouer aux premiers de la classe et faire dans la prospective immodérée.
Plastronnant dans son Palais, ne se sachant pas mu, le Général-président fanfaronnait : je fais l’école de guerre, j’ai enseigné la guerre, j’ai fait la guerre, j’ai connais la guerre… Mais ce qu’il n’avait pas dit aux Maliens, ce qu’au premier coup de feu tiré, la règle c’est bè bi babolo : il prend ses jambes au coup, et se taille… jusqu’à Dakar.
L’homme qui avait prophétisé prendre sa retraite sur une longue chaise à Mopti entouré de ses petits enfants, qui sera sans doute l’un des plus célèbres fuyards du 21e, est aujourd’hui un l’encombrant hôte du pays de la Terranga.
Sentant sa retraite coupée et compromise et l’hospitalité sénégalaise à rude épreuve, le Saint Général se serait tapé une villa à plus 600.000 de francs mal blanchis dans la Corniche dakaroise. Quoi d’étonnant quand les enfants jonglent avec les milliards et les fêtent en grandes pompes, ce sont des broutilles des millions pour le Pater !
On comprend alors qu’en son temps, ATT ne voulait pas humilier les chefs de famille voleurs et corrompus.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: Info-Matin