Mahmoud Dicko, l’influent Imam s’est prononcé au sujet de la situation qui prévaut dans le pays. Face à la presse ce jeudi 26 mars 2020, l’homme de Dieu trouve nécessaire que l’autorité prenne des mesures pour protéger les vies humaines conformément aux recommandations de l’Islam qui est « souple » en ce qui concerne la vie. Mais il ne comprend pas « l’incohérence » dans la démarche de l’autorité qui veut fermer certains lieux pendant que l’élection est maintenue ?
À l’entame de ses propos, l’Imam Dicko a demandé aux Maliens de se confier en Dieu en cette période difficile. « Quand ces genres de choses arrivent, notre réflexion c’est de se repentir et revenir à Dieu.C’est de chercher le refuge auprès du seigneur »,a-t-il recommandé. En religieux, il pense que les hommes « doivent savoir que leur orgueil a une limite vis-à-vis de Dieu ».
« Pour ceux qui sont croyants, nous sommes en guerre », affirme l’ancien Président du Haut Conseil Islamique du Mali.
En effet, contrairement à ce que pense le commun, Mahmoud Dicko a bien fait savoir que l’islam croit en la science qui fait partie de la réalité. C’est pourquoi parlant de la pandémie de coronavirus, selon lui, toutes les mesures que la médecine nous recommande doivent être respectées par les populations.
« Je n’ai pas l’autorité ni habilité pour ordonner la fermeture des lieux de culte. Il y a les autorités compétentes pour décider de ces lieux de culte », a-t-il fait savoir.
Rien ne vaut la vie et pour l’Imam, « fermer c’est peut-être trop dur même si c’est le cas, chaque fois dans notre religion lorsqu’il s’agit de sauver l’être humain dont la vie est sacrée, dieu le créateur a renoncé ce droit qu’il a imposé à ses créatures ».Citant en exemple le carême qui est une obligation pour tout musulman de jeuner. Mais pour des raisons de santé, on peut être dispensé et même en plein carême si vous êtes malade, vous êtes obligé de rompre, dit-il.
« L’Islam étant une religion qui donne tant de facilité ne peut pas s’opposer à la fermeture de lieu de culte quand il s’agit de protéger les vies humaines. C’est une religion de tant de souplesse qui facilite tout sans contrainte », a rappelé Mahmoud Dicko devant la presse.
Seulement, il déplore l’incohérence dans la démarche de l’autorité. « Le problème qui se pose, est qu’il est difficile pour nos autorités dans cette situation, de maintenir les élections pour des raisons évoquées et dire aux gens de ne pas être dans tel ou tel lieu ; ce n’est pas cohérent dans la démarche », insiste Mahmoud Dicko.
Au sujet de l’enlèvement de Soumaïla Cissé, il a demandé que les prières se fassent pour que Dieu sorte le Mali, et que les otages soient libérés dans le plus bref délai.
De son côté, le porte-parole Kao Djim, pense que « si c’est pour sauver la vie des Maliens, on ne peut pas demander la fermeture des mosquées et au même moment maintenir les élections ». «Où est la cohérence ? », s’interroge-t-il. Il dit ne pas comprendre pourquoi l’autorité qui se réfère toujours à la France ne peut pas reporter les élections en se référant à l’exemple de la France. « Si IBK est en guerre contre le coronavirus, il ne peut pas dire à ses concitoyens de sortir dimanche pour aller voter », charge Kao Djim. Pour lui, le chef de file de l’opposition a été enlevé, les écoles sont fermées ce qui fait planer une année blanche de même que les mesures prises vont impacter l’économie. Le fait de maintenir les élections relève selon lui du seul intérêt du régime. « Je demande à tout le peuple malien qui se reconnaît au leadership de la CMAS de ne pas aller voter le dimanche 29 mars. Voter le dimanche, c’est voter le Coronavirus »,a lancé le porte-parole.
- Komi
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