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Entraves à la promotion du riz malien: les acteurs dénoncent et interpellent

La Plateforme nationale des producteurs de riz (PNPR) a organisé, samedi dernier, à son siège, sis à Niamakoro à la Cité UNICEF, une conférence de presse, ayant porté sur la définition de la stratégie de régulation des importateurs de riz au profit de la promotion du riz malien.

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Les principaux conférenciers étaient: Faliri BOLLY, Seydou KEITA et Mme FOFANA Aissata DJITTEYE, respectivement président ; coordinateur national de la Plateforme, et trésorière de l’interprofession riz.
Selon les initiateurs, cette conférence avait comme objectif de faire le point de la croissance remarquable de la production du riz local et de dénoncer l’incohérence entre la politique nationale de la promotion du riz local et les exonérations accordées par le gouvernement pour l’importation du riz.
Aussi, s’inscrit-elle, dans un processus de plaidoyer sur l’institutionnalisation de l’achat direct du riz aux producteurs ; l’extension de la vente à d’autres institutions, notamment les prisons, la santé, l’armée…
Par ailleurs, les responsables de la Plateforme entendent se battre pour faciliter la commercialisation et la consommation nationale du riz local à travers une politique de consommation de l’Etat.
En effet, dans son combat, la PNPR s’engage à améliorer la commercialisation et la consommation du riz local grâce à la définition d’une stratégie de régulation des importations de riz au niveau national.
Selon le président de la PNPR, leur organisation est en train de battre pour que le Mali soit la vitrine du riz en Afrique de l’Ouest.
Pour preuve, a-t-il souligné, notre pays dispose de systèmes de production rizicole comprenant des superficies aménageables et la disponibilité en eau. Aussi, apprécie-t-il, les efforts remarquables du gouvernement pour booster la production locale.
Pour le président de la PNPR, la promotion de la production locale de riz est de nature à créer de l’emploi et de donner la possibilité à notre pays d’être souverain dans sa consommation.
A son avis, l’augmentation de l’importation joue négativement sur la production locale au moment où l’Etat débourse plusieurs milliards pour soutenir cette production locale.
«Le Mali a opté pour l’encouragement de la production locale. Par exemple, en 2016 – 2017, le gouvernement a subventionné la production à hauteur de 290 milliards de FCFA », a souligné M. BOLLY.
Le conférencier a dénoncé le fait que la production locale soit confrontée au problème d’écoulement à cause de l’importation anarchique de toute sorte de riz. « L’année dernière, l’OPAM avait dans ses magasins plus de 20 000 tonnes de riz invendus, à cause de la présence sur le marché du riz importé. Cette situation pénalise l’OPAM, le pays et les producteurs », a fustigé le président de la PNPR.
M. BOLLY a également dénoncé le comportement des intermédiaires qui font que le riz local devient très cher aux consommateurs alors que les producteurs livrent le kilogramme à un prix très abordable.
En guise de solution à cette préoccupation, M BOLLY a fait savoir que sa Plateforme est en train de chercher les voies et moyens pour faire en sorte que les commerçants installés à Bamako ou dans les autres régions puissent avoir accès aux stocks de riz avec une certaine facilité.
Le coordinateur national de la PNPR, Seydou KEITA, dira que dans le cadre du projet intitulé «Organisation paysanne comme acteurs clefs d’une bonne gouvernance de la filière rizicole au niveau national et régional en Afrique de l’Ouest», la finalité est de permettre aux producteurs d’avoir un revenu à travers un riz bien commercialisé et aux consommateurs d’avoir un accès facile à la production locale.
«Nous sommes en train de voir, en tant qu’organisation faitière nationale des producteurs de riz, quelle peut être notre place pour accompagner la promotion du riz local. Des études ont permis de donner une meilleure vision par rapport à la production nationale. Ces études ont démontré que la production locale du riz couvre les besoins de consommation du Mali à 93%. Pourtant notre pays continue à importer du riz, d’où l’incohérence entre la production locale et l’importation que nous dénonçons », a expliqué le coordinateur national de la Plateforme.
Pour M. KEITA, le combat consiste à chercher les voies et moyens pour faire baisser l’importation du riz au moment où l’Etat s’engage à promouvoir la production du riz local. Il a vivement interpellé les autorités nationales à résoudre cette incohérence entre la production locale et l’importation.
La trésorière de l’interprofession riz, pour sa part, a dénoncé le fait que le riz local soit délaissé au profit du riz importé malgré que ce riz ne soit pas généralement de la bonne qualité.
Mme FOFANA a révélé qu’il existe des stocks de riz à leur niveau qui n’arrivent pas à être vendus à cause de la complicité de certaines autorités véreuses en complicité avec les commerçants qui bénéficient des exonérations.
Enfin, elle a fustigé le fait que certaines institutions comme les prisons, la santé, l’armée soient approvisionnées en riz importé au détriment du riz local qui cherche désespérément preneur.

PAR MODIBO KONE

 

Source: info-matin

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