Les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 contestent l’ordre dicté par le ministère de l’Education nationale qui veut que les enseignants viennent à Bamako pour leur enrôlement. Les syndicats s’opposent à cette décision et menacent de prendre des mesures rigoureuses si le ministère persiste. Le ministre prévoit des sanctions pour les non-enrôlés à la fin de la date butoir et la synergie rejette l’envoie des équipes d’identification pour des raisons de sécurisation du personnel. Cette situation peut être les signes avant-coureurs d’un nouveau bras de fer entre le ministère de l’Éducation nationale et les enseignants.
Après des tensions entre l’Etat et les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, autour de l’application de l’Article 39, plongeant notre pays dans une crise scolaire en 2019 ; un autre bras de fer profile à l’horizon. En tout cas, les syndicats refusent que leurs confrères se soumettent à l’ordre du ministère en charge de l’Education nationale, de se déplacer à Bamako pour être enrôlés.
Dans un communiqué publié ce lundi 19 août, les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 indiquent suivre avec beaucoup de surprises et d’incompréhension sur les réseaux sociaux, la publication de la lettre N°2024-000635/ MEN-SG du 9 août 2024 intimant l’ordre aux enseignants de se rendre à Bamako au plus tard le 16 septembre 2024 pour leur identification, faute de quoi, ils seront soumis aux sanctions prévues.
Pour la synergie des enseignants, ces menaces contrastent avec la volonté exprimée d’identifier les agents et ceux sur leurs lieux de service. Ainsi, les syndicats défendent leurs collègues en soutenant que les non identifiés à la date d’aujourd’hui ne sont nullement responsables de la situation. A ce titre, soutiennent-ils, ils méritent instamment de recevoir des équipes d’identification sur place afin de procéder à leur identification.
Ils ont ainsi rappelé que leurs collègues concernés évoluent dans des zones extrêmement difficiles où l’administration est absente, mais les enseignants y sont.
« Cela nous amène à nous interroger sur le prix de la vie de l’enseignant comparativement aux autres fonctionnaires », peut-on lire dans le document.
Soucieux du maintien de la dynamique d’apaisement en cours, les syndicats invitent les autorités compétentes à envoyer les équipes sur le terrain afin de procéder à cette identification.
« Il est plus facile d’assurer la sécurité de quelques personnes que des milliers d’enseignants qui doivent se diriger vers Bamako », s’est défendue la synergie.
Ainsi, elle a rassuré ses collègues de l’enseignement de son engagement à œuvrer inlassablement avec les autorités pour trouver une solution urgente à la question.
« Au demeurant, ils prendront toute leur responsabilité », insiste la synergie, sans oublier de demander à ses collèges de se munir des pièces demandées et d’attendre les équipes sur place.
Ce communiqué est une riposte à l’ordre donné par le ministère en charge de l’éducation invitant les agents non identifiés des fonctions publiques d’Etat et des Collectivités territoriales à se présenter à la Direction des Ressources humaines avant la fin du 16 septembre 2024.
« Passé ce délai, les intéressés s’exposeront, aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur » peut-on lire dans le communiqué du ministère.
Ainsi pour la circonstance, les agents concernés doivent se munir des pièces suivantes : l’acte de recrutement (Arrêté d’intégration, Décision de recrutement ou Contrat de travail, le bordereau de transmission et la liste) ; l’attestation de présence délivrée par le chef de service ; et la carte NINA ou carte biométrique.
Rappelons que cette identification biométrique du personnel enseignant est initiée dans le cadre du Projet du Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines (SIGRH) des fonctions publiques d’Etat et des Collectivités territoriales.
PAR AMINA SISSOKO