Le président du Reso climat Mali, Dr Ibrahim Togola, a fait, hier mercredi, un exposé sur les tenants et aboutissants de l’énergie domestique au Sahel. C’était au Mémorial Modibo Kéita, en présence des représentants de la Commission d’organisation de la Quinzaine de l’environnement.
Pour le président du Reso climat Mali, les énergies renouvelables concernent toutes les couches, y compris les animaux. L’option des énergies renouvelables, dit-il, consiste à aller vers une connexion énergétique plus décentralisée. Il a donné l’exemple de certains pays de l’Europe qui ont franchi des caps importants dans le domaine de l’implantation des énergies renouvelables.
Concernant l’Afrique, le Dr Togola a cité les cas du Maroc, de l’Afrique du Sud et du Kenya qui sont sur le bon départ dans le domaine des énergies renouvelables.
L’accès à l’énergie, a-t-il soutenu, est un catalyseur pour tout développement et que tous les pays font leur mieux pour améliorer l’accès à l’électricité au maximum de leur population afin de faciliter l’atteinte des OMD. Pour le conférencier, les énergies renouvelables sont moins chères que les énergies fossiles.
Pour accroitre l’implantation de cette source d’énergie, surtout au Mali, il pense que la solution passe par l’engagement politique. Le conférencier est convaincu que chaque village au Mali peut se transformer en générateur d’énergies renouvelables. Il a pris l’exemple sur certains pays européens où les toits des maisons sont faits avec des panneaux solaires. Or les 2/3 du Mali sont couverts par le désert. « Notre pays a toutes les potentialités pour être un grand générateur d’énergie, pour se servir et servir la sous-région», informe l’orateur.
Il a profité de l’occasion pour évoquer les projets réalisés ou en cours de réalisation par Mali Folke Center à travers les villages. Des projets qui, a-t-il rappelé, permettent de donner de l’eau et de l’énergie aux villageois et changer leur mode de vie.
«Les villageois sont entreprenants et ont de bonnes idées. Malheureusement, il leur manque les outils de production. Dans nos pays, la dynamique énergétique n’est pas prise en compte comme un vrai catalyseur du développement», déplore Dr Togola.
Pour lui, le principal frein se trouve au niveau du faible quota des étudiants qui optent pour les études scientifiques. Pour preuve: sur plus de 200 000 candidats au baccalauréat cette année, seulement 8 000 et quelques feront le bac scientifique, a-t-il noté. D’où l’insuffisance des scientifiques pour faire des études et des recherches sur les potentialités naturelles que dispose notre pays.
En plus du défi de la formation, il estime qu’il faut également une ambition et une vision réelle pour aboutir au développement du pays. Pour ce faire, dit-il, le rôle de la société civile est de faire la pression sur les décideurs.
Pour le président du Reso climat Mali, si le coton malien était transformé sur place et que le Mali disposait des abattoirs modernes pour exporter la viande des animaux, l’économie du pays serait mieux consistante.
Pour terminer, le Dr Togola dira qu’il reste persuadé que les énergies renouvelables sont capables de répondre aux préoccupations majeures qui inquiètent aujourd’hui l’humanité, à savoir la lutte contre les changements climatiques et la pauvreté.
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Le Prétoire