Au moins 11,7 millions de dollars américains ont été détournés en un trimestre dans la seule ville de Kinshasa et dans trois secteurs de la Fonction publique. C’est le résultat d’une mission d’enquête du ministère du Budget dans le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire, de l’enseignement primaire et secondaire et de la santé publique. Comment cela a-t-il été possible ? La mission d’enquête parle de doublons, d’emplois fictifs, de révoqués et de déserteurs qui figurent sur les listes de paies envoyées dans les différentes banques.
La commission d’enquête du ministère du Budget parle de doublons : le même numéro de matricule payé deux fois à deux adresses avec une identité pas très différente. Exemple : Nzuzi Jean et Nzuzi Muanda. Si le premier salaire est perçu par le véritable titulaire, l’autre rémunération est directement récupérée et rétrocédée au réseau maffieux.
Il y a aussi des agents fictifs injectés dans le circuit de la paie à l’insu des services utilisateurs supposés. Des fonctionnaires révoqués et des déserteurs. Leur argent est perçu à la banque par des anonymes qui font usage de documents trafiqués.
Le rapporteur de la mission d’enquête, Jean Baptiste Ndefu, évoque aussi les frais destinés au fonctionnement des différents services : « Il y a des frais de fonctionnement qui n’atterrissent pas au niveau des services utilisateurs », dit-il.
Le pot aux roses avait été découvert sur la liste des rémunérations des médecins nouvellement engagés. La somme décaissée à cette occasion était supérieure au nombre des bénéficiaires recensés. Et c’est la direction de la paie qui est mise en cause dans tous ces détournements.
Source: RFI