L’amendement-phare de cette réforme prévoit l’extension du mandat présidentiel de quatre à six ans. Si la limite des deux mandats est maintenue, le texte avalisé mardi par 531 des 596 députés autorise le président Sissi, âgé de 64 ans, à prolonger son mandat actuel de deux ans et à se présenter pour un troisième mandat en 2024. D’autres amendements constitutionnels accroissent le contrôle du pouvoir judiciaire par l’exécutif et institutionnalisent le rôle politique de l’armée, érigée en gardienne de « la Constitution, la démocratie, la cohésion fondamentale du pays et sa nature civile ». Les tribunaux militaires voient leur juridiction étendue en matière civile. Cette réforme rétablit également une vice-présidence et le sénat, et assure un quota de 25 % de femmes à l’Assemblée et une représentation adéquate pour les travailleurs, les paysans, les jeunes et les personnes avec des besoins spécifiques.
A l’assemblée et dans les médias, acquis au pouvoir, les partisans du chef de l’Etat se succèdent depuis février pour défendre la nécessité de réformer la Constitution de 2014, dernier héritage de la période révolutionnaire, au nom de la stabilité politique et économique du pays. « La Constitution de 2014 a été rédigée dans des circonstances difficiles, exceptionnelles », a expliqué à l’Agence France-Presse le député Mohamed Abou Hamed, ardent promoteur de la réforme. Selon lui, M. Sissi « a pris d’importantes mesures politiques, économiques et sécuritaires (et) doit poursuivre ses réformes ». Face à eux, les opposants au projet au sein du Parlement comme de la société civile ont eu du mal à se faire entendre. Diabolisés dans les médias, leurs critiques ont été cantonnées aux réseaux sociaux…. Lire la suite sur lemonde.fr