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En campagne pour se faire adouber des Maliens en vue de briguer officiellement la magistrature suprême ?

«Depuis sa visite à Kayes, en juillet 2023, les discours du président de la Transition ressemblent de plus en plus au projet de société d’un candidat à la présidentielle ou au plan de développement d’un Chef d’Etat élu. Ils vont au-delà des missions essentielles foire des prérogatives d’un régime de Transition. La classe politique doit prendre son mal en patience parce que soit les élections ne sont pas encore d’actualité ou, si elles doivent être organisées dans relatif bref délai, il faut compter avec la candidature du président du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP). On comprend chacun ce à quoi cette candidature va aboutir», analyse un autre leader politique.

Colonel Sadio Camara, Ministre de la Défense et des Anciens combattants
Pour certains observateurs, le refus de la justice d’accorder la liberté provisoire aux 11 leaders politiques emprisonnés était un signe indiquant que les autorités actuelles ne sont pas encore disposées à aborder la question du retour à l’ordre constitutionnel sous un angle consensuel. Selon les vœux du président de la Transition, la célébration du 22 septembre 2024 doit marquer le point de départ d’un «Mali définitivement affranchi et maître de son avenir».

Un avenir qui est en train de s’écrire sans que l’on se préoccupe du retour à l’ordre constitutionnel. Comme l’a récemment rappelé un activiste, «nous ne sommes plus dans la Transition, mais dans la refondation». Lors de sa rencontre avec les Maliens établis en Chine, en marge du 9e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC, 4-6 septembre 2024 à Beijing, en Chine), le Chef de l’Etat a averti que les réformes liées à la refondation constituent une œuvre de longue haleine. Intervenant à la tribune des Nations unies samedi dernier (28 septembre 2024), le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a aussi rappelé que (concernant le processus de Transition politique au Mali) que, à l’issue des Assises nationales de la refondation, «le Peuple malien a fait le choix de mener des réformes politiques avant d’organiser les élections en vue d’ancrer profondément une gouvernance vertueuse». Autrement, ces réformes vont donc prendre le temps qu’il faut. Cinq ans ! Dix ans ! Peu importe. Pourvu que les Maliens continuent à faire preuve de… résilience !

Moussa Bolly

Source : Le Matin
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