La question du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique a été au centre des discussions du Conseil de sécurité des Nations Unies ce mercredi.
Dans une intervention devant le Conseil, la cheffe des affaires politiques de l’ONU Rosemary DiCarlo a déclaré que le terrorisme et l’extrémisme violent continuent de croître dans différentes parties du continent, malgré les efforts déployés pour les prévenir et les contrer à tous les niveaux.
« Al-Shabaab continue de représenter la menace la plus persistante pour la sécurité en Somalie et en Afrique de l’Est malgré l’intensification des opérations militaires contre eux ces dernières années », a dit la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix.
« L’EIIL (Daech) et les affiliés d’Al-Qaida collaborent entre eux pour entreprendre des attaques de plus en plus sophistiquées en Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger », a-t-elle ajouté, précisant que Daech continue également d’opérer en Libye malgré les récents revers, et restructure ses groupes affiliés en Afrique de l’Est, en Afrique australe et en Afrique centrale.
« Au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, l’État islamique du Grand Sahara, Boko Haram et sa faction dissidente islamique dite Etat islamique dans la province de l’Afrique de l’Ouest continuent de terroriser les populations locales et d’attaquer les forces de sécurité », a rappelé Mme DiCarlo.
Selon l’ONU, le terrorisme en Afrique a fait des dizaines de milliers de victimes.
Devant le Conseil, la Secrétaire générale adjointe a rappelé l’importance du soutien à la Force conjointe du G5 Sahel « qui peut jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans les trois zones frontalières du Mali, du Niger et du Burkina Faso ».
Pour Mme DiCarlo, le sommet organisé à Pau (France) en janvier par le Président français, Emmanuel Macron, a proposé une stratégie améliorée et ciblée qui pourrait réduire la menace terroriste. « Je réitère l’appel du Secrétaire général à la communauté internationale à soutenir fermement les efforts du G5 Sahel », a-t-elle dit en référence au groupe réunissant cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad).
Trois régions vulnérables : Sahel, bassin du lac Tchad et Corne de l’Afrique
Dans une déclaration présidentielle, les membres du Conseil de sécurité ont partagé les préoccupations de l’ONU concernant le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique. L’organe des Nations Unies en charge des questions de paix et de sécurité internationales a exprimé sa vive inquiétude face aux répercussions néfastes de ces fléaux pour l’Afrique et le reste du monde.
« Le terrorisme et l’extrémisme violent peuvent exacerber les conflits en Afrique et contribuer à affaiblir les Etats touchés sur les plans de la sécurité, de la stabilité, de la gouvernance et du développement économique et social », ont alerté les membres du Conseil, soulignant, à cet égard, la vulnérabilité de trois régions du continent : le Sahel, le bassin du lac Tchad et la Corne de l’Afrique.
Le Conseil s’est déclaré vivement préoccupé par les actes de violence sexuelle et de violence de genre et par le recrutement et l’utilisation d’enfants, dont il sait qu’ils font partie des objectifs stratégiques et de l’idéologie de certains groupes terroristes. Autre source de préoccupation : la menace que font peser les combattants terroristes étrangers qui reviennent, en particulier des zones de conflit, vers leur pays d’origine ou de nationalité, ou se réinstallent dans des pays tiers, notamment en Afrique.
Les membres du Conseil ont salué les efforts déployés par les pays africains, l’Union africaine et d’autres organisations régionales dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Ils ont également souligné la nécessité de continuer à fournir un appui renforcé a ces pays ainsi que l’importance d’une approche globale et de la coopération pour lutter contre ces fléaux.
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