Le géant d’Afrique de l’Ouest est loin d’être un cas isolé sur le continent. Les Algériens n’ont également pas fini de spéculer sur l’état de santé de leur chef d’Etat, Abdelaziz Bouteflika. A 81 ans, celui qui ne s’est plus exprimé en public depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en 2013, et demeure cloué dans un fauteuil roulant, va briguer un cinquième mandat en avril. L’annonce de sa candidature, dimanche 10 février, était attendue. Elle vient malgré tout renforcer les désillusions d’un pays où un tiers des moins de 25 ans sont au chômage.
Au Gabon encore, le président, Ali Bongo, 60 ans, victime d’un AVC en octobre 2018, est parti poursuivre sa convalescence au Maroc pour un temps indéterminé. Il a été la cible, en janvier, d’un putsch avorté, témoignant du malaise qui règne dans ce petit Etat pétrolier en quasi-vacance de pouvoir. Le Camerounais Paul Biya (86 ans le 13 février) séjourne régulièrement en Suisse et gouverne à distance, si ce n’est par l’absence. En 2004, il avait déjà dû, lui aussi, faire taire les spéculations qui le donnaient pour mort.
Manque d’alternances démocratiques
La liste n’est pas exhaustive. Un certain nombre de pays africains sont gouvernés par des chefs d’Etat à la santé vacillante et, partant, gravement menacés de paralysie. Sur le continent, la moyenne d’âge des présidents atteint 66 ans. Un record, même si d’autres dirigeants, ailleurs dans le monde, ont également atteint un âge canonique. Aux Etats-Unis, par exemple, Donald Trump a 72 ans et Nancy Pelosi, la patronne démocrate de la Chambre des représentants, en a 78.
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