Après 16 mois de bons et loyaux services, le Général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé a passé le témoin à son successeur, le colonel-major Mody Berethé à la tête de L’Ecole de Maintien de la Paix. Flashback sur une mission dont la taille du bilan dépasse largement l’étroitesse du temps mis pour son accomplissement.
L’Ecole de Maintien de la Paix baptisée de l’illustre nom d’Alioune Blondin Bèye est un établissement de formation prestigieux, érigé au rang de Centre d’Excellence de la Cédeao, qui forme des cadres militaires et civils dans le domaine générique des opérations de paix et à travers une multitude de modules.
Le 28 mai 2018, lorsqu’un décret présidentiel a appelé le Général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé à la plus haute fonction de l’Ecole, celle de Directeur général, tous les observateurs se sont accordés sur le fait que le choix ne pouvait être plus judicieux. L’homme en avait le profil et les épaules de l’emploi pour avoir été 8 ans auparavant au cœur de l’élaboration des stratégies de l’Union Africaine en matière de Paix et de sécurité.
Ce Saint-Cyrien qui marche sur l’eau (métaphore désignant les meilleurs) s’est très vite attelé à la tâche, avec la volonté de consolider les acquis de l’EMP, d’y imprimer sa marque et enfin de lui ouvrir des perspectives qui la maintiennent sur la trajectoire d’un développement continu et prévisible.
Cette vision s’est déclinée en des objectifs pédagogiques exigeants. Il s’agissait de continuer à renforcer le cœur de métier de l’institution par le renforcement et l’amélioration constante de la qualité de la formation dispensée aux personnels civils, militaires et de police sur tout le spectre des opérations de paix. Dans le même ordre, le Général de Brigade Dembélé a assigné à l’EMP-ABB de s’affirmer comme un espace d’échanges et de partage d’expériences entre praticiens et apprenants afin que les concepts théoriques puissent épouser la réalité des zones d’opération des missions de paix.
De juin 2018 jusqu’à ce jour, l’EMP-ABB a conduit 91 stages, pour un total de 3 303 stagiaires formés, sur une période de 15 mois. Des équipes mobiles de formation ont exporté l’expertise de l’Ecole en Afrique et ailleurs (Gabon, Benin, Niger, Togo, Burkina Faso, Sénégal, Cambodge).
Il est important de souligner ici les progrès accomplis pour l’accroissement du nombre de stagiaires féminins, qui est passé de 13 % en juin 2018 à 25 % actuellement. C’est la preuve que l’Institution sait répondre aux défis de son temps !
Sur la même période, le catalogue de formation de l’EMP s’est enrichi de 5 nouveaux cours : – Genre, Paix et Sécurité; – Stabilisation ; – Cours (en français) pour les Dirigeants de Haut Rang des Opérations de Paix ; – Celui sur la Prévention du Terrorisme et l’Extrémisme Violent, ainsi que le ; – Cours sur la Gestion des Projets sensibles au Conflit.
Et enfin sur le plan de l’infrastructure physique, l’EMP-ABB a changé de visage sous l’autorité du Général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé, avec pour effet l’amélioration de la sécurité des personnels malien et international. Il laisse derrière lui un personnel plus motivé que jamais !
La confiance des Partenaires
Le Directeur général sortant s’est également illustré sur l’élargissement de la gamme des partenaires de l’Ecole. De très bonnes relations ont été nouées avec la Minusma, la MinuscaA, la Monusco, UNMiss, l’OIF, des Institutions de Formation sur le continent et ailleurs, EUTM, Unitae, Interface, les différentes agences des Nations unies, de même qu’avec l’Union africaine et la Cédeao, évidemment. Ceci a permis de rehausser le niveau des différentes formations dispensées.
Sur le plan du financement, tous les membres du Conseil d’Administration ont, à ce jour, honoré leur contribution financière d’un minimum de 150 000 euros chacun (100 millions CFA), à l’EMP-ABB, au titre de l’année 2019-2020.
Le Royaumes Uni qui a fait son retour au sein du Conseil d’Administration a, en plus de sa contribution statutaire, alloué une somme de 35 000 euros, (23 millions F CFA) comme contribution additionnelle.
La République Fédérale d’Allemagne a, le 10 juillet 2019, décidé d’accroitre cette année son soutien à l’École d’un montant supplémentaire de 379 000 euros, près de 249 millions F CFA, en plus de sa contribution annuelle. Cette somme est destinée à appuyer le projet de développement de l’infrastructure de sécurité et celle informatique, conformément aux prévisions du plan opérationnel de l’école sur la période 2019-2023.
Le Japon, a lui également apporté un deuxième financement cette année d’un montant de 280 000 USD pour soutenir le renforcement du parc automobile et le financement des formations. Le Japon a également alloué une somme de 123 000 USD, destinée à la formation des FAMa et d’éléments de la Force conjointe du G5-Shahel. Sur la base de projets présentés par l’EMP-ABB, en partenariat technique avec le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), le Japon s’est en outre engagé à soutenir l’École à hauteur de 3 millions de dollars USD, à partir de mars 2020. Il a été prévu que ce financement serve à soutenir le développement de nouveaux cours, la conduite de certains déjà existants ainsi que pour consolider l’infrastructure physique de l’EMP-ABB.
En définitive, l’EMP-ABB connait une situation de trésorerie rassurante. Toutes les activités prévues au plan de charge de l’École sont entièrement couvertes financièrement, jusqu’au dernier semestre de l’année 2021.
Sérénité et tranquillité
Auréolé d’un si bon bilan, une partie de l’opinion nationale n’a pas manqué de s’interroger à l’annonce du remplacement du Général Dembélé. L’homme oppose calme et sérénité à toutes les interrogations, armé de la conviction que les missions ont toujours un début et une fin. Ce qui importe, ce sont les résultats concrets et mesurables que l’on met sur la table à l’heure du départ.
Loin des polémiques sur les hommes et les événements qui pourraient avoir pesé sur les décisions, le Général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé s’élève au-dessus de toute polémique. L’histoire de l’EMP-ABB témoignera de ses succès. Comme disait une femme de lettre française : “le devoir accompli laisse une fraicheur qui dure”.
Bourama Diarra
Source: Mali Tribune