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Emmanuel Macron en Afrique : présider, même à l’étranger

Le président s’envole ce lundi pour Djibouti et l’Afrique. C’est donc de loin – mais en liaison étroite avec ses collaborateurs – qu’il assurera ses fonctions, et suivra la fin du Grand débat.

Cela faisait près de cinq semaines que le chef de l’État n’avait pas quitté la France pour un voyage officiel. Effet collatéral de la crise des Gilets jaunes et du Grand débat, l’agenda international a été allégé. Mais il est des rendez-vous diplomatiques difficiles à ne pas honorer, comme la tournée africaine qu’Emmanuel Macron entamera ce lundi.

Le président s’envolera ce lundi à l’issue du Conseil des ministres, et après avoir présidé la prestation de serment d’entrée au Conseil constitutionnel d’Alain Juppé et Jacques Mézard, pour ce déplacement de quatre jours entre Djibouti, l’Éthiopie et le Kenya. Faut-il y voir un signe ? Celui de l’importance des enjeux militaires et économiques à l’ordre du jour dans la Corne de l’Afrique, à l’évidence. Mais aussi le signe qu’aux yeux de l’exécutif, le gros de la crise des Gilets jaunes est derrière lui.

Le président a peu goûté le contexte de son dernier long déplacement loin de la France, en décembre dernier. Alors qu’il se trouvait en Argentine pour le G20, les médias du monde entier diffusaient les images des scènes de guérilla urbaine qui émaillent le troisième samedi de mobilisation des Gilets jaunes. Dans l’Airbus présidentiel de Buenos Aires vers Paris, le président avait la mine des mauvais jours. « L’ambiance était lourde. Tout le monde avait conscience de la gravité de la situation », témoigne un membre de la délégation.

Un à deux coups de fil par jour

Que change l’éloignement du président en pareilles circonstances ? « C’est symboliquement que cela peut être problématique », avance un proche. Car concrètement, même à distance, le chef de l’État a les moyens de présider. « L’Élysée se transporte avec le président où qu’il aille », font valoir ses équipes. Il voyage toujours avec son aide de camp et son officier de transmission, chargé des communications sécurisées. Sans oublier son chef d’état-major particulier, l’amiral Bernard Rogel.

Pour suivre ce qui se passe en France, le président dispose de nombreux moyens. Il a l’habitude de faire un à deux points téléphoniques par jour avec le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler. D’un point de vue opérationnel, il fait office de « tour de contrôle ». Ses équipes lui concoctent aussi une « revue de presse » personnalisée. Outre leurs synthèses, Macron est friand du site Internet du Syndicat de la presse quotidienne régionale, présentant les Unes de chaque journal. Il le regarde tous les jours, en France comme à l’étranger. Et puis, il y a bien sûr ses « textoteurs ». Même quand il est loin, en dépit du décalage horaire, Emmanuel Macron ne reste jamais déconnecté très longtemps de la messagerie Telegram.

leparisien

 

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