Si nous remontons dans le temps, il y a environ deux décennies de cela, les parents se faisaient un devoir d’inculquer à leurs enfants certaines valeurs dont celle du respect de soi. Le caractère sacré de certains actes était mis en valeur et respecté à travers leurs enseignements. Les enfants, par respect et par crainte de souiller l’honneur de la famille défendaient ces valeurs avec ferveur. Chacun se disant que le monde a évolué a laissé pour compte les valeurs si dignement défendues par les anciens. Ce sont des valeurs qui jadis caractérisaient nos sociétés, participant à leur pérennité.
Aujourd’hui, à travers une nouvelle mentalité qui a pris de l’ampleur d’année en année, les parents ont baissés les garde-fous et les enfants se sont engouffrés dans la brèche. .
Nous aurons le plaisir d’aborder ce thème sous plusieurs coutures. Mais aujourd’hui le premier angle que nous allons toucher est le manque pudeur dans les habillements.
A quoi cela est-il dû ?
Pour le savoir nous avons fait un micro trottoir. Nos interlocuteurs ont évoqué plusieurs causes à cette attitude. Selon Sadja, un jeune branché, «le manque de pudeur des jeunes dans leurs habillement est dû au fait qu’ils sont extrêmement influençables. C’est pourquoi, au lieu de se forger une personnalité bien à eux, ils préfèrent emprunter ça et là ».
Pour Alimata, une femme mûre, «en général, lorsque nous évoquons ce problème c’est aux filles que l’on pense en premier. Mais en vérité, le mal est des deux cotés. Mais pour les filles c’est plus flagrant, à cause de leur morphologie naturelle. Pour moi, c’est à cause de tout ce qu’ils voient à la télé. Ces enfants ce sont mis en tête que tout ce qu’ils voient à travers le petit écran est bon à prendre ».
Salif, jeune mais la tête bien sur les épaules a un jugement sans appel : « C’est de la faute des rappeurs et des acteurs des télé-novellas qui passent chaque jour à la télé. Ils passent le plus clair de leur temps à porter, faire ou dire du n’importe quoi. Aussi, la faute revient à certains de nos jeunes rappeurs qui usent de leur popularité pour faire adopter à leurs fans des comportements répréhensifs tels que fumer de la drogue ou s’habiller avec indécence ».
Baby-Cool, étudiant et rappeur est plus nuancé : « Je pense que c’est parce que les jeunes ont parfois du mal à faire la part des choses, entre ce que leurs stars dénoncent, par exemple dans leurs clips et ce qu’ils souhaitent leur faire adopter comme comportement. Ils doivent comprendre que ce que font ces gens, à travers les clips vidéo ou encore à travers les films, est complètement différent de ce qu’ils sont dans la vrai vie ».
Mais pour Fadimata Farka, une mère de famille respectable, les parents ne sont pas innocents dans cette affaire : « C’est de la faute des parents. Parce que les enfants ne sont pas censés s’habiller d’eux-mêmes. Ce sont les parents qui en assurent les frais. Alors pourquoi est-ce qu’ils ne leur imposent pas une certaine limite ? Ils en ont et le devoir et le pouvoir. Nous devons jouer notre rôle, il y va notre identité ».
Les sages conseils de Fatouma
C’est en restant fidèle à ce que l’on est vraiment que l’on parvient à s’imposer et aussi à se faire respecter. Selon nos valeurs ancestrales, la pudeur avait la valeur d’une tunique en or, que l’on portait par-dessus nos habits, afin de leur donner plus d’éclat. Alors, acceptons de nous couvrir de nouveau en refusant de troquer nos valeurs contre celles d’autrui.
Fatoumata Labass Touré