Décidemment, le ministre Hachim Koumaré ne cache plus sa volonté manifeste de vouloir imposer ses hommes à la tête du conseil malien des chargeurs (CMC). Pendant que toutes les autres chambres consulaires, à l’image de la chambre de commerce et d’industrie du Mali, ont différé leurs élections le temps que la situation du pays se normalise. Car des élections sans Kidal serait cautionner la partition du pays. Hachim Koumaré lui veut coûte que coûte organiser celles du CMC. Qu’est-ce qui le fait courir?
Quelle urgence y a-t-il à vouloir organiser vaille que vaille les élections au conseil malien des chargeurs? Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le ministre de l’équipement et des transports veut avoir une main mise sur les chambres consulaires relevant de son département, dans le seul but de nicher des proches au détriment des intérêts des corporations, après avoir longtemps tenté de déstabiliser le CMC sans succès, notamment à travers des grondes orchestrées contre le bureau en place. Le ministre Koumaré a tenté de saboter la 7ème assemblée consulaire du CMC, tenue les 27 et 28 décembre 2014. Il a boudé la cérémonie d’ouverture qu’il était censé présider, et n’a même pas daigné désigner un chargé de mission de son département pour le représenter. C’est ainsi qu’une bande de « possédés » à la solde du ministre, comme Tamba Konandji, ont voulu ternir l’image des ces assises par des comportements dignes des étudiants de l’Aeem en congrès. Mieux, lui et son cabinet ont brillé par leur absence à la cérémonie de pose de première pierre du siège de l’institution. Après cet échec cuisant pour le très controversé ministre, dont la gestion du département de l’avis de tous les acteurs est cahoteuse, Koumaré a pris un arrêté pour fixer la date des élections pour le 7 mars 2015.
Une ambition programmée perdue d’avance
Il remue ciel et terre à cet effet, multiple les consultations et rencontres informelles avec ses éléments qui croient dur comme fer que leur parrain peut les aider à se hisser à la tête d’une telle institution. Le bureau sortant, en toute sérénité, se prépare activement. Pendant ce temps, le ministre, sachant qu’il est en train de perdre ses moyens, convoqua le groupement des commerçants maliens (GCM) et son président pour leur présenter des excuses dans son bureau, le 02 février dernier. En réalité, cette rencontre cache mal les desseins macabres du tonitruant ministre, qui voulait juste s’assurer de leur soutien dans sa volonté de mettre ses hommes de main à la tête de la chambre. Le président des commerçants, Soya Golfa, sans savoir ce qu’il a fait comme faute, aurait pleuré dans le bureau de l’homme fort du jour, se confondant en excuses comme s’il avait commis une faute: « Monsieur le Ministre, nous sommes venus vous présenter toutes nos excuses pour ces écrits diffamatoires à l’encontre de votre haut personnage. Nous sommes peinés en lisant de tels propos dont nous ne sommes nullement responsables, Monsieur le Ministre, pardonnez-nous ». Après cette scène pathétique de Soya Golfa comme un élève devant son maitre, le ministre a décidé de convoquer l’ensemble des acteurs impliqués dans l’élection du CMC, juste le lendemain, c’est-à-dire le 3 février 2015.
L’objectif peu voilé de cette rencontre, dira-t-il, est de s’enquérir de l’état des préparatifs des élections prévues pour le 7 mars. En réalité, il s’agissait pour lui de se faire une idée de ceux-là qui peuvent faire échec à sa volonté de contrôler l’institution.
Le CMC n’est pas la seule institution dans le viseur du ministre Koumaré, il y a également le conseil malien des transporteurs (CMT) que certains proches du ministre essaient d’accaparer en créant de fausses histoires de légitimité.
Une chose est sûre, une honte sans précédent l’attend au tournant si son jeu trouble continue. Il aurait pu imiter son homologue du commerce et de l’industrie qui a remis l’élection du bureau de la chambre de commerce et d’industrie jusqu’à ce que le pays puisse retrouver la normalité afin que la région de Kidal puisse prendre part à l’élection, à l’instar des autres régions du Mali. Koumaré, en tous cas, n’a pas tout dit par rapport à sa volonté de nuire au monde des chargeurs et des transporteurs maliens, mais ses agissements sont sans commentaires. En attendant qu’il se casse les dents sur un os, Dieu veille. A suivre.
Harber MAIGA
source : Le Prétoire