Pour la tenue des élections communales, régionales et du district de Bamako, l’heure n’est plus à se demander si elles auront lieu ou non, les états-majors politiques devraient plutôt affûter leurs armes. Les uns pour confirmer leur statut de parti majoritaire, les autres pour se maintenir ou se faire une place sur l’échiquier politique national.
C’est le moins que l’on puisse dire depuis que le conseil des ministres du mercredi 18 février 2015 a convoqué le collège électoral. En effet, il ressort de ce conseil des ministres que : «…La campagne électorale, à l’occasion de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako est ouverte le vendredi 10 avril 2015 à 0 heure. Elle est close le vendredi 23 avril 2015 à minuit ».
Cette décision ministérielle, en plus de lever l’équivoque chez les partis politiques, fait l’objet de nombreuses supputations chez bon nombre de Maliens. En effet, certains pensent que tenir les élections dans cette situation de crise exacerbée dans les régions nord du Mali est quasi impossible. Rappelons à ce niveau que nous assistons fréquemment, ces derniers temps, à des affrontements entre mouvements armés et les attaques contre les positions de l’armée malienne ou de la Minusma. Or, pensent les défenseurs de cette thèse, organiser les élections dans les autres régions (du Sud) parviendrait à cautionner la partition du pays. D’autres, au contraire, pensent que les élections du 26 avril 2015 étant des élections locales, il est bel et bien possible de les tenir. Les défenseurs de cette dernière thèse, à notre avis, semblent avoir raison. Ainsi, aucune disposition constitutionnelle, législative ou réglementaire ne fait mention d’une quelconque impossibilité d’organiser les élections locales sur une partie du territoire. Dans tous les cas, il revient au gouvernement d’organiser ou non les élections dans les régions du sud en attendant que les conditions sécuritaires s’y prêtent pour les trois régions du nord.
De nombreux autres défis attendent les autorités. On peut citer, entre autres, la sensibilisation des électeurs sur les innovations du fait du couplage des scrutins (l’élection des conseils régionaux et ceux du District de Bamako au suffrage direct au même titre que les conseillers communaux et dans les mêmes conditions); veiller scrupuleusement à l’interdiction du cumul de candidatures aux élections communales et aux élections régionales et du District de Bamako…).
En plus de ces défis d’ordre organisationnel qui s’imposent aux autorités, les partis politiques eux aussi se fixent l’objectif d’avoir le maximum de conseillers communaux, régionaux et du district de Bamako. Que le parti au pouvoir (RPM) et ses alliés ne parient pas sur le fait majoritaire parce que les élections locales sont, avant tout, des élections de proximité où les populations mettront beaucoup plus l’accent sur la moralité, la générosité, le patriotisme et l’amabilité des candidats. N’oublions pas que les conseillers communaux, régionaux et du district de Bamako ont pour mission première de s’occuper et de répondre aux exigences et préoccupations des habitants de leurs communes, cercles ou régions.
Le parti présidentiel est donc averti, il ne doit nullement baisser les bras en comptant aveuglement sur le fait majoritaire. Aussi, la question qui se pose est de savoir si le RPM pourrait rapidement recoller les fractures engendrées par le renouvellement de ses structures de base surtout dans certaines communes du district de Bamako, notamment les communes I, II, IV et V, avant les échéances.
source : Prétoire