Le jeu trouble des soi-disant acteurs politiques et de la société civile
Des partis politiques et des cadres de la société veulent boycotter la mise en œuvre du calendrier
Les autorités de la transition en cours avaient présenté à la CEDEAO, un chronogramme pour la fin de la transition au Mali en 2024. Depuis, le gouvernement, à travers le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, est à l’œuvre afin de respecter ce chronogramme. Pour réaffirmer à la communauté internationale et à ses partenaires sa bonne volonté et son engagement à organiser des élections crédibles, justes et transparentes, sans contestations, le gouvernement malien a créé et promulgué en juin dernier, l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).
L’AIGE est une pièce centrale sur laquelle est fortement axée la nouvelle loi électorale malienne. Ainsi, depuis sa création, un climat de décrispation politique et de renouvellement de confiance s’est établi entre protagonistes. Mais pourquoi l’AIGE tarde à se mettre en place et être opérationnelle?
Primo : La plus grande majorité des populations maliennes aujourd’hui ne veut plus de la classique classe politique. Elles n’ont plus confiance aux hommes politiques de mars 1991, accusés (à tord ou à raison) d’avoir fait perdre l’honneur et la dignité du Mali en favorisant la présente crise multidimensionnelle et surtout en “tuant” notre outil de souveraineté qui est l’armée.
Secundo : Pire, au sujet de la mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections afin de la rendre opérationnelle, il n’y a de nos jours aucune entente, aucun dialogue, aucun consensus entre, d’une part, les mêmes acteurs politiques et d’autres part, entre eux la société civile. De ce fait, il urge d’aller vite pour respecter le chronogramme de la transition, présenté à la CEDEAO, en juillet dernier.
Plus de temps à perdre, par dérogation si nous pouvons ainsi dire, les autorités maliennes ont décidé un mode opératoire à savoir, le tirage au sort pour choisir les représentants des partis politiques et de la société civile devant siéger à l’AIGE. C’est dans ce cadre que le ministère de l’administration territoriale a organisé lundi 22 août dernier, un tirage au sort.
Et depuis, des voix coupables de certains acteurs politiques s’élèvent à travers la presse nationale et internationale pour critiquer ce choix urgent et désormais obligatoire pour concrétiser les étapes prochaines du chronogramme communiqué à la CEDEAO.
Ces mêmes voix sont celles de ces mêmes acteurs politiques en perte de vitesse, qui ne sont pas du tout prêts à aller aux scrutins à venir en 2024 et ne cessent de s’opposer à cette méthode pour vite rendre opérationnelle l’AIGE qui est déjà en retard d’un mois dans le chronogramme initial au sujet de sa composition. Leur seule réponse, c’est de diffamer et dénigrer les autorités actuelles de la transition en l’accusant de vouloir “s’accrocher au pouvoir”.
Avec cette dérogation et pour veiller sur la transparence, ce tirage au sort a été organisé, suivi et validé par un Huissier commissaire, à partir de candidatures répondant à un certain nombre de critères, parmi lesquels, le niveau minimum du baccalauréat pour tout candidat qui veut siéger au sein de l’AIGE.
Finalement, que veulent les soi-disant acteurs politiques et certains de leurs complices de la société civile en voulant retarder encore le calendrier de mise en œuvre de l’AIGE dont ils ont tous salué la création ? Voudraient-ils aller réellement aux scrutins à venir ou se mettre déjà dans la posture d’éternels contestataires post-électoraux pour éternellement déstabiliser le Mali ?
Pour rappel, le collège de l’Aige doit être composé de huit représentants des pouvoirs publics, de quatre représentants des partis politiques et trois représentants de la société civile.
Nous souhaitons vivement la promulgation du résultat de ce tirage au sort par le président de transition, le colonel Assimi Goïta afin que d’ici le 19 septembre prochain, tous les démembrements de l’Aige soient opérationnels au niveau des régions, des cercles, des communes ainsi que dans les ambassades et consulats du Mali à l’extérieur.
K.C.Keita