Dans le cadre des préparatifs des élections générales de 2018, le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie (CRI 2002), en partenariat avec la coordination des chefs et conseillers de quartiers des 6 communes et du District de Bamako, a organisé, mardi dernier à la Maison des Aînés, une initiative citoyenne. La rencontre était présidée par le président de CRI 2002, Dr Abdoulaye Sall. C’était en présence du coordinateur général des chefs de quartier de Bamako, El Hadj Bamoussa Touré. Le thème retenu pour cette rencontre était : «Voter : Un acte citoyen et civique pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale».
Le coordinateur général des chefs de quartier de Bamako a, dans son discours, souligné que le thème retenu pour la rencontre est d’une importance capitale et d’une pertinence indéniable. En outre, El Hadj Bamoussa Touré a rappelé que le vote n’a de sens que si le concept de voter, lui-même, est connu, compris et approprié par les populations en toute connaissance de cause, en toute conscience et en toute confiance . «Voter est un acte citoyen et civique d’autant plus qu’il est prévu par l’article 2 de la loi électorale 2016 modifiée», a-t-il argumenté.
Le temps fort de cette rencontre a été l’échange d’informations entre le président de CRI 2002 et les chefs de quartier. Plusieurs préoccupations ont été évoquées lors des discussions. Il a notamment été question du rôle des chefs de quartier dans le processus électoral. Dr Abdoulaye Sall a, d’abord, invité les chefs de quartier à éviter tout amalgame entre leur rôle et celui des maires qui sont des administrateurs et représentants de l’Etat au niveau communal. Le président du CRI 2002 a, par la suite, rappelé aux chefs de quartier que leur rôle est principalement d’ordre social, culturel et surtout de veille citoyenne, car ils sont les représentants de la société.
Par ailleurs, il a indiqué que face à cette situation (élection), il est indispensable que les chefs de quartier soient outillés sur les enjeux, les défis et surtout sur leur place et rôle de médiateurs sociaux. « Chaque acteur qu’il soit étatique ou non doit se conformer aux principes et règles démocratiques. Il ne s’agit pas de vaincre, mais plutôt de convaincre par les projets de société et l’intérêt que les citoyens vont apporter à ces projets », a analysé le spécialiste. « La population du Mali est estimée, aujourd’hui, à plus de 18 millions parmi lesquels 08 millions peuvent voter, nous avons remarqué que le taux de participation est faible notamment à Bamako 41% par rapport à Sikasso et Ségou où nous intervenons, qui sont déjà à plus de 70% de retrait des cartes d’électeurs», poursuit-il.
D’où la nécessité de rassembler les chefs de quartier de Bamako pour leur signifier les enjeux et les défis par rapport au vote. Pour la paix, le respect de la Constitution et du Code électoral, pour la réconciliation nationale, «nous sommes dans un Etat pratiquement fracturé où les deux tiers du territoire sont en crise, dans lequel les gens se réclament aujourd’hui Tamasheq, Peuls, Dogon, Bozo ou Sénoufo, alors qu’ils sont tout simplement Maliens et que seuls les citoyens maliens sont habilités à voter », a indiqué Dr Abdoulaye Sall. Il a conseillé aux « uns et autres d’accepter de taire les armes et de venir pour faire élire celui ou celle qu’ils pensent être à la hauteur».
Aboubacar TRAORÉ
Source: Essor