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Élection présidentielle : Est-ce la fin du règne d’IBK ?

«Lorsque les propriétaires deviennent des observateurs, c’est le festival des brigands» (dixit feu président Modibo Keïta.) L’histoire du Mali nous enseigne que chaque fois que l’avenir du peuple est sérieusement compromis, il génère en son sein des jeunes, des hommes et des femmes pour sauver l’avenir.

Aujourd’hui, il n’y a plus de doute pour ceux qui aiment ce pays que le règne d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été, on ne peut plus, un échec cuisant. Les préoccupations du peuple malien, en 2013, exprimées au candidat IBK sont restées au stade de vœu pieux et cela depuis l’élection de celui-ci à la magistrature suprême de notre pays.

– Sur le plan sécuritaire, rien ne permet aux Maliens de dire qu’avec le président IBK il y a un léger mieux. Le Nord, à vrai dire, reste malgré tout ce qu’on va dire un no man’s land. Si pendant la courte transition de 2012-2013 le centre du Mali n’avait pas connu les attaques islamistes, sous IBK il est en passe de devenir à son tour un no man’s land.

En tout cas, les morts dans le septentrion au centre de notre pays ne se dénombrent plus. Kidal pendant ce temps devient la chose des rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et de ses alliés d’Ansardine, du Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), d’Al-Qaïda au Magrheb Islamique (AQMI) et de leur parrain en l’occurrence la France coloniale. C’est l’occasion de rappeler que l’accord de défense signé par IBK fut l’opportunité rêvée pour l’armée française de réaliser son vieux rêve de faire de Tessalit une forteresse militaire française pouvant permettre à la France de s’assurer le contrôle de la zone sahélo-saharienne.

– La corruption et la délinquance financière, qui constituaient un goulot d’étranglement de l’économie nationale, ce sont poursuivies allègrement pendant tout le premier mandat d’IBK. Les 70 milliards de F CFA constatés, en 2015, par le Vérificateur général ne peuvent que confirmer le grand malaise de notre peuple et une saignée abondante de nos finances.

– L’école et la santé ont reçu leur dose de dédain de la part du régime IBK. Les mois de grève de l’année en cours aussi bien dans le domaine de la santé que de l’éducation ne peuvent permettre à un homme crédible et sérieux de dire que dans ces secteurs il y a l’espoir.

Cet échec constaté d’IBK dans tous les secteurs de la vie nationale n’est donc plus à démontrer. C’est face à cette impasse cuisante que la jeunesse ne mobilise de plus en plus pour dire à IBK qu’il a montré toutes ses limites objectives et qu’en 2018 il ne peut plus être question d’un second mandant pour lui.

Cette mobilisation chaque jour plus grande et plus déterminée de la jeunesse malienne pour un changement véritable dans la gestion de nos affaires augure d’une situation radicalement nouvelle, mais à condition que cette même jeunesse comprenne que sa cause rejoint son devoir et que cette cause est juste.

Ainsi, elle doit se rendre à l’évidence que le Mali ne saurait longtemps  attendre encore ce changement. Elle doit faire sienne cette vérité inamovible de cet homme d’Etat et de culture soudanais feu Mamadou Konaté, vérité selon laquelle: «Lorsque la cause est juste, la foi en l’avenir, le courage, la détermination ne peuvent pas échouer.».

Partout où l’on passe actuellement, il ne fait plus de doute que la jeunesse malienne est décidée à faire un sursaut national pour qu’en 2018 rien ne soit plus comme avant. Avant l’affirmation du général à la retraite, le jeune Moussa Sinko Coulibaly de tout faire pour que le Mali soit géré autrement (cause noble qui a motivé sa démission des rangs de l’armée), le jeune Ras Bath était d’jà au front avec encore plus de monde et de détermination.

Les partisans de l’ancien Premier ministre Moussa Mara dont la visite de Kidal fut l’expression d’un patriotisme téméraire ne disent pas autre chose : la jeunesse sera aux affaires, en 2018.

On peut donc se demander, à la lumière de cette prise de conscience par la jeunesse malienne de son devoir de sauver le Mali, si l’élection présidentielle de 2018 ne va pas consacrer la fin de règne d’IBK.

Fodé KEITA

Inter De Bamako

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