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Education nationale : Que faire de l’école au Mali?

De nos jours l’école malienne est l’objet de nombreuses discussions, pour trouver les voies et moyens de la sortir du chaos qu’elle traverse depuis plus d’une décennie. Les autorités administratives censées s’en occuper sont noyées, démunies de toutes solutions et à court d’idées pour sa gestion.

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Professeur de psychopédagogie et enseignant de son état, le Pr.Dianka Sanoh parle de la situation catastrophique, de la décadence et de la recherche d’une solution durable à ce fléau, qui est en train de nous miner et affecte tout un système. Le Pr.Dianka Sanoh est un diplômé de la Sorbonne qui pense qu’il faut réellement adopter une nouvelle approche, pour une meilleure santé de notre système éducatif national, largement à la traîne aujourd’hui.

Selon lui, «les politiques se déchargent de temps en temps sur un individu, en général déjà submergé à titre personnel par ses problèmes matériels, que l’on nomme Ministre et qui prend très vite conscience de la galère dans laquelle on vient de le fourrer. Et, surtout, de son impuissance à entreprendre le moindre acte pour résoudre les problèmes qu’on lui présente.

 

 

 

Et ces problèmes sont nombreux, du cycle fondamental submergé par les effectifs dans les villes et presque vide dans les campagnes au peu ou pas d’enseignants qualifiés à disposition, hormis les quelques échantillons qu’on exhibe lors des séminaires pour dire aux fameux bailleurs financiers, qui ne sont pas dupes, que nous avons des maîtres d’école. S’y ajoutent des infrastructures sans nom, en grande majorité délabrées et des matériels pédagogiques quasiment inexistants. Le cycle fondamental est le prolétariat du système scolaire au Mali. Et c’est peu dire!».

 

 

 

Le Pr Sanoh fustige aussi «un parc public squelettique au regard des besoins, mais de nombreux établissements privés, misérablement subventionnés et dont la seule justification est de servir de clapet de sécurité pour les tribus d’admis analphabètes au D.E.F dont le cycle fondamental se débarrasse chaque année; des infrastructures  inadaptées et disparates, bombardés du vocable de lycée, sans aucune précaution quant à leur fonctionnalité et des enseignants sans formation, recrutés à la diable et rémunérés au lance-pierres. Je vous fais l’économie des effectifs pléthoriques (classes de terminales de 70 élèves), du manque de matériels pédagogiques, des arrêts intempestifs des cours pour toutes sortes de motifs».

 

 

 

A l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako, en 2012 – 2013, en plus de l’effectif pléthorique, ce sont les problèmes de gestion administrative et pédagogique qui dominent, poursuit le Pr Sanoh. «Pour une capacité d’accueil de 5 000 étudiants, l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako en compte aujourd’hui 30 000, pour moins de 200 enseignants. Ici, le ratio est d’un enseignant pour 150 étudiants. Près de 70% de ces enseignants ont seulement le grade d’Assistant. L’établissement manque également d’infrastructures, obligeant les autorités à recourir à la location de salles de classes, par exemple au Stade omnisport de Bamako».

 

 

Actuellement il ya 100 000 étudiants à Bamako pour 1 000 enseignants (et non Professeurs), quand il devrait y avoir 1 professeur pour 20 à 30 étudiants. «Au moment où je vous parle, il manque 4 000 professeurs pour encadrer valablement notre effectif d’étudiants.  Les infrastructures pour recevoir tout ce monde sont encore à construire. Je vous épargne l’analyse de l’administration de l’enseignement supérieur. Le recrutement des professeurs suffirait à démoraliser toute personne ayant côtoyé simplement une université digne de ce nom» conclura le Pr Sanoh.

 

 

Amadou Camara

SOURCE: 22 Septembre

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