Avec plus de 4 milliards FCFA d’économie réalisée dans l’opération de moralisation du paiement des frais scolaires des écoles privées, Pr Abinou Témé, devient de facto, l’ennemi à abattre par les ‘’zombis’’ du système scolaire.
Pour lutter contre la corruption et la délinquance financière, les professionnels sont unanimes sur au moins un principe : l’on a pas besoin de tambour encore moins de trompette pour annoncer ses intentions. Il faut juste changer le logiciel des pratiques sociales et économiques pour obtenir de meilleurs résultats. En tout cas, l’expérimentation de cette méthode cette année au moment du règlement des comptes des écoles privées par le ministre de l’Education Nationale, Abinou Témé et son collègue en charge de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a produit tous les effets escomptés. Le résultat est sans appel, selon nos sources. L’opération aura permis à l’Etat de réaliser une économie substantielle de plus de 4 milliards FCFA sur les 32,12 milliards FCFA prévus pour payer les frais de scolarité des élèves orientés dans les établissements secondaires et techniques privés. Mais, dans un pays, où la gestion transparente des affaires publiques est la chose la moins partagée, il va sans dire que les ministres Témé et Cissé ont ouvert des brèches offrant à des adversaires politiques, des belles opportunités d’ensevelissement de leurs images. Heureusement que ce petit vent printanier ne pourra altérer l’œuvre gigantesque abattue par les deux hommes pour redresser une situation poreuse, qui s’était fortement incrustée dans les mœurs de gestion dans les départements avec la bénédiction de certains promoteurs privés. C’est dire que les tirs embusqués de certains politiques tapis dans l’ombre pourraient difficilement atteindre la lucidité du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga et du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui en hommes avertis, sauront distinguer les critiques objectives des considérations subjectives.
Cela dit, Abinou Témé, enseignant dans l’âme, a contribué à prolonger la chaîne de solidarité, que le président IBK a construite autour de l’école malienne . Les efforts consentis se comptent en milliards de FCFA. Il faut signaler que cette année, le Ministère de l’Education Nationale qu’il dirige depuis 2017, a mis les bouchées doubles pour orienter le maximum des élèves admis au Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF), session de juin 2017, soit un effectif total de 162.734 élèves. La clé de répartition retenue au moment des orientations est la suivante : 42.068 élèves orientés dans les Etablissements secondaires et professionnels publics, soit 28% des effectifs contre 110.000 pour les établissements privés, soit 72%. Ainsi, sur un effectif de 1600 établissements secondaires et professionnels agréés, 1400 ont été concernés par les orientations cette année. Comme pour dire que sans les élèves de l’Etat, ces écoles privées ne peuvent pas survivre. Donc, en dépit de la colère non justifiée des promoteurs privés, Pr Abinou Témé et ses collaborateurs ont tenu à honorer les engagements publics à soutenir la filière privée de l’éducation, bien que les pouvoirs publics étaient en droit de se détourner de cette filière pour défaut de bonne gouvernance dans la gestion des ressources mises à leur disposition.
Notons que dans ces transactions, chaque élève coûte aux contribuables 162.000 FCFA l’an pour la filière agro-pastorale, 130.000 pour la filière BT/Technique et 162.000 FCFA pour la filière BT/industrie. Les frais de fournitures mis à la disposition des établissements sont les suivants : 50.000 FCFA pour chacun des élèves de la filière lycée ainsi que les autres ordres d’enseignement secondaire : les lycées techniques, BT/Technique et BT/Industrie. La courbe des dépenses est en hausse continue, selon nos interlocuteurs. Les charges, les bourses (pleines et demi), qui sont de 60.000 et 30.000 FCFA payées sont en croissance continue passant de 11 milliards FCFA à 14 milliards FCFA. Cette situation n’est pas exhaustive. Pr Abinou Témé et ses collaborateurs ne manquent pas d’initiatives pour hisser plus haut l’école malienne. L’homme peut pêcher par son manque de tact de politicien, mais il est pétri de bonne volonté de bien faire et bien servir son pays. C’est pourquoi, il ne peut être sacrifié sur l’autel des intérêts économiques individuels. Son seul péché étant sa méthode de gestion rigoureuse des ressources mises à sa disposition pour encadrer les enfants du Mali.
M. A. Diakité
Source: Tjikan