L’insécurité causée par les groupes armés pénalise fortement des milliers d’enfants privés d’école dans beaucoup de localités du Centre et Nord. Alarmant ! Dans un rapport publié au mois de nombre 2020, l’UNICEF avait tiré sur la sonnette d’alarme : 1100 écoles restent fermées à travers le pays particulièrement dans ces régions. Alors qu’en février 2021, le HCR a également attire l’attention sur cette même situation.
Il y a plusieurs semaines, après la rentrée scolaire 2020-2021, qui a eu lieu le 25 janvier dernier, plusieurs écoles restent fermées dans presque tout le pays. Particulièrement dans les Régions du Centre, du Nord et, en partie, à Koulikoro et Sikasso.
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), aujourd’hui, plus de 1100 écoles dans notre pays sont fermées pour cause d’insécurité, affectant plus de 350.000 enfants dont la majorité se trouve dans la Région centrale de Mopti. L’UNICEF estime que, dans l’ensemble du pays, plus de deux millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont en dehors du système scolaire pour des raisons liées au phénomène d’insécurité.
Après le cri d’alarme de l’UNICEF, c’est au tour d’une autre agence des Nations Unis, celle en charge des Réfugiés d’alerter sur la situation.
Ainsi, le HCR prévient que : «Plus de 1300 écoles (soit 15% des écoles du pays) restent encore fermées», a récemment déploré l’Agence des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Une situation que le Haut-Commissariat aux Réfugiés lie aux « attaques des groupes armés et l’insécurité, particulièrement dans les Régions du Centre et du Nord du Mali ». Cette insécurité affecte « 403.200 enfants en âge d’aller à l’école dont des milliers d’enfants réfugiés, rapatriés et déplacés internes », a précisé le HCR.
Au 4 février 2021, a indiqué cette organisation, «40% des écoles sont encore fermées dans la Région de Ménaka, 36% dans la Région de Mopti, et 34% dans la Région de Kidal ».
Au Mali, « les enfants représentent plus de 57% des Réfugiés et 62% des Déplacés internes », selon les dernières données communiquées par l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés.
Pour sa part, l’Association Dogon Vision a effectué un recensement sur la situation des écoles dans la Région du Centre. Le constat est consternant.
Aussi, selon Dogon Vision, à Mopti, c’est 108 écoles qui sont fermées, pour 32.400 élèves avec 648 enseignants touchés. A Bandiagara, c’est 74 écoles qui sont fermées, pour 22.200 élèves en déperdition et 444 enseignants en chômage. Toujours, selon le Rapport, Bankass arrive avec 73 écoles fermées dont 219 élèves en déperdition et 438 enseignants touchés.
Dans le Cercle de Youwarou, on dénombre 49 écoles fermées, 14.700 élèves en déperdition et 288 enseignants touchés.
Dans le Cercle de Ténenkou, l’on enregistre 48 écoles fermées avec 14.400 élèves en déperdition et 288 enseignants touchés.
Et, enfin, à Djenné, l’on dénote 27 écoles fermées, 81.000 élèves en déperdition et 162 enseignants touchés.
Au total, le Centre enregistre un taux effrayant de six cent quarante-trois (643) écoles fermées avec cent quatre-vingt-quatorze mille cents élèves (194.100) en déperdition et trois mille huit cent quatre-vingt-deux (3882) enseignants touchés.
La menace djihadiste touche aussi les Régions de Ségou, Koulikoro, Sikasso, où, sur place les Responsables scolaires tirent la sonnette d’alarme et lancent un appel pressant aux Autorités à « prendre des dispositions ». Ils demandent la sécurisation des localités et la réouverture des écoles fermées. Certains enseignants sont contraints de quitter les milieux concernés.
Par ailleurs, selon nos confrères de Studio Tamani, de nombreuses écoles restent encore fermées et des enseignants absents de leurs établissements scolaires au Nord. C’est le cas, notamment, à Diré où plus de 26 écoles sont encore fermées, selon le Directeur adjoint du Centre d’animation pédagogique. Il s’agit des écoles des communes de Sareyamou, Bingha, Haibongo, Tienkour, Tindirma et Kirchamba. Selon des sources locales, cette fermeture fait suite aux menaces proférées par de présumés djihadistes. « Plus de 4800 élèves sont touchés par la fermeture », nous indiquent les Autorités scolaires.
Face à cette situation, les parents d’élèves demandent à l’Etat et ses partenaires de trouver une solution rapide.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube