Au nom de Mme Audrey Azouley (Directrice générale de l’Unesco), Edmond Moukala (Chef de Bureau, représentant de l’Unesco au Mali) s’est réjoui du programme “Bamako City Tour” qui, à ses dires, est en train de devenir par la force des choses, un programme de référence au Mali pour la promotion du tourisme, particulièrement le tourisme domestique. “Déjà, c’est une initiative innovante visant à développer des ressources touristiques locales ou service des consommateurs de proximité à travers des visites guidées afin de promouvoir la culture du tourisme auprès du grand public. Cela mérite d’être salué et encouragé. En me référant aux statistiques du rapport de la première édition de “Bamako City Tour”, tenu entre juillet et septembre 2022, nous pouvons constater que pour une prévision de 2000, 3 456 visiteurs, composés majoritairement d’enfants et de jeunes, ont bénéficié des visites guidées des sites et des monuments à Bamako et dans certaines régions du Mali. Ceci est un indicateur important et encourageant. Au-delàs de satisfaire les besoins de curiosités, ces visites constituent un véritable moyen d’éducation et de transmission des valeurs positives aux jeunes, une action qui est au cœur du mandat de notre organisation. C’est pourquoi, l’Unesco accompagne le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme dans la mise en œuvre de “Bamako City Tour”, perçu comme un véritable projet de développement. En effet, le tourisme est un secteur porteur d’emploi et d’économie pour les pays et les communautés locales à travers le monde. Il contribue substantiellement au PIB des pays ainsi qu’à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD)”, a-t-il souligné.
Edmond Moukala a rappelé que le Mali est dépositaire d’une culture riche et diversifiée dans tous les domaines du secteur (art et artisanat, architecture, patrimoine culturel, événements festifs, entre autres), constituant ainsi une ressource potentielle pour les activités touristiques et cela malgré les nombreux défis.
“Les sites du patrimoine mondial de l’Unesco, notamment dans les zones de Mopti, Djenné, Bandiagara (pays Dogon), Tombouctou et Gao ainsi que les éléments du patrimoine culturel immatériel dont 9 sont sur les listes du patrimoine de l’humanité, sont considérées comme principaux pôles touristiques au Mali. Cependant, il existe d’autres zones non encore exploitées à fort potentiel touristique a travers tout le pays. Je citerais la région de Koulikoro ou nous venons d’effectuer une mission la semaine dernière et qui regorge de diverses ressources culturelles et naturelles, également les régions de Kayes, Sikasso, Ségou, etc. Les défis de valorisation des sites et attraits touristiques de ces zones constituent un frein à la diversification de l’offre touristique. A ces défis, s’ajoutent les crises contemporaines que connait le monde entrainant une baisse drastique des visites particulièrement des internationaux. En effet, les statistiques de l’Organisation mondiale du tourisme prouve que l’activité touristique a baissé de 80 % entre 2020 et 2021 au niveau mondial comparée à l’année pré-pandémique, c’est-à-dire à 2019. Le Mali ne reste pas en marge de cette situation générale exacerbée par la crise sécuritaire que le pays connait depuis 2012. Sur un autre plan, l’évolution de la demande touristique au niveau mondial requiert pour les destinations touristiques, le développement d’une gamme élargie de produits touristiques compétitifs et attractifs, car, à l’instar de plusieurs autres domaines, l’industrie du tourisme ne cesse d’évoluer. C’est pourquoi, il est indispensable de réinventer de nouvelles stratégies et politiques contribuant au développement du secteur du tourisme”, a-t-il fait remarquer.
Il a remercié et félicité les initiateurs du programme “Bamako City Tour” et particulièrement le ministre Andogoly Guindo pour son leadership et sa vision éclairée pour insuffler une nouvelle dynamique au secteur du tourisme malgré les nombreux défis contemporains. “Je ne doute point que ce programme contribuera à booster l’écotourisme, à protéger et à promouvoir le patrimoine culturel à travers l’éducation et l’incitation des enfants à la découverte des vestiges, repères et indices de nos valeurs positives. Si les internationaux ne viennent pas visiter le Mali, les nationaux doivent le faire. Le tourisme au Mali doit commencer par les Maliens”, a-t-il espéré.
Il a réitéré ses remerciements aux organisateurs et partenaires de l’événement et en particulier à l’Agence de la promotion touristique du Mali et au gouvernement du Mali à travers le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’industrie Hôtelière et du Tourisme pour la franche collaboration. Il a appelé tous les partenaires techniques et financiers de soutenir le programme pour la promotion de l’industrie touristique pour un développement durable au Mali. Il a espéré que “Bamako City Tour” devienne “Mali Tour”.
Siaka DOUMBIA