Quand ils arrivent à Bamako le 29 septembre passé, contrairement au 24-qui leur a été poliment refusé- après que leur perfide sommet hors d’Afique de l’ouest ait décidé unilatéralement cette date, les trois glorieux émissaires de la CEDEAO étaient à mille lieues de savoir qu’ils allaient prendre une douche froide bien au-dessous de 0°C.
À leur sortie d’audience au Palais de Koulouba, ils nous ont offert un théâtre de boulevard que ne pouvait leur disputer la plus comique de nos saynètes de “kotèba”. Nana Akuffo, tête baissée, évite les questions des journalistes par un “toujours de bon relation”. Adama Barrow, en parfait défait, arborant un large sourire de la contrariété, lève les deux mains en signe de reddition, tout en lâchant : “Thank you very much ! No interview.”
Quant à la caution française de la très haute et distinguée délégation de la CEDEAO, il masque de la main gauche son visage, et les pas précipités comme pour aller raser on ne sait quel mur, il barbouille un “Moi, je ne parle pas”.
On aura compris, l’humiliation à eux infligée par des preuves que le Grand Mali détient contre Alassane Dramane Ouattara et son oncle Emmanuel Macron dans l’affaire des 49 mercenaires, dont les trois dames ont recouvré la liberté grâce à la magnanimité du Président Assimi Goïta, aurait conduit à se suicider tout digne homme.
Passons sur les nano micros fourrés dans leurs montres, chapeaux, ceintures, souliers, découverts par les dispositifs sécuritaires maliens, mais nous avons bien compris que les ennemis du peuple africain, ce sont surtout les dirigeants de malheur africains assujettis à l’impérialisme français et occidental.
Moins d’un mois après cet ubuesque épisode, incident à vrai dire, le conseil de sécurité de l’ONU, à qui le Mali a demandé solennellement d’examiner sa plainte contre le cartel français aux commandes de la France pour plusieurs crimes odieux contre sa souveraineté, dont des collisions avec les terroristes de sa fabrication, a joué aux coudes avec ses complices pour que cela ne figure point à l’ordre du jour. Et l’ambassadeur français, Nicolas de Rivière, dans les oreilles de qui résonnent encore le mot du général De Gaulle (l’ONU, un machin), a cru pouvoir piéger notre excellent ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui l’a bien envoyé à l’école primaire de la diplomatie. Ce cuisant échec français devant le monde, certains chez nous ici, et ailleurs, ont tenté de le laver avec l’eau de rose, le présentant comme un amateurisme de la diplomatie malienne. Ces gens, mus par leur maladie incurable d’être avec les violeurs de leur propre, savent pourtant bien que c’est Diop qui a eu la réaction appropriée, qui a permis au monde entier de se convaincre définitivement que la France et ses suppôts et alliés n’ont cure d’aucune justice.
Tout compte fait, c’est le Mali qui tient la dragée haute à ses ennemis. C’est lui qui a désormais en main la formidable carte politico-diplomatique pour construire la nouvelle Afrique, celle déjà en gestation. Grand pays, il tiendra ce rôle, nolens volens, car l’histoire le lui commande, car les Maliens viscéralement patriotes et les Panafricanistes conscients de leur devoir le lui imposent.
Source : Le National