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Editorial : Le Mali «en état d’urgence permanent» par Dioncounda Traoré

Qui l’aurait cru ? Pour diriger une transition qui n’en est pas une, le professeur de mathématiques mettra le Mali et les Maliens sous «état d’urgence permanent» pour avoir un semblant de «paix» ou de «tranquillité». La transition tronquée, décrétée par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fait du Mali une colonie de la Communauté, avec un gouverneur tenu par la France, Dioncounda Traoré.

Dioncounda_TraoreJe crois que le professeur Traoré n’a pas tiré grand-chose de  la leçon que les Maliens ont infligée à son aîné le général Moussa Traoré en 1991. Il a aussi oublié que face au mécontentement général d’un peuple, la France sait ce qu’elle doit faire. D’autant plus que le Parti socialiste (PS) est divisé par rapport à la gestion de la crise malienne par la France.

Plus ferme que Moussa Traoré, tu meurs ! Mais les élèves et étudiants ont défié ce régime en organisant des marches à travers le pays. Malgré la couronne d’enfer  que le général Moussa projetait d’enrôler sur la tête des gens, les étudiants ont continué à marcher. La suite ! Un pronunciamiento.

Actuellement, notre pays traverse une période cruciale de son existence. L’état d’urgence ne saurait servir de palliatif à la crise. Lorsque des élus contestés par le peuple, donc sans grande légitimité, prolongent l’état d’urgence d’une transition contestée, cela se comprend aisément. Salaires et indemnités parlementaires obligent.

Lorsqu’on lit l’histoire de ce grand empire (Empire Mandingue) d’Afrique de l’Ouest qui a été une fierté dans la résistance contre le colonialisme, on ne peut être que déçu aujourd’hui de la tournure des faits et du comportement des hommes politiques maliens. N’importe qui parle de la crise du nord du Mali et se fait passer pour le meilleur médecin au chevet de notre pays. Cette crise aurait permis aux Maliens de connaître  les hommes politiques nationalistes et patriotes et ceux qui font la politique du tube digestif.

Avec Dioncounda, c’est la poursuite de la mauvaise gouvernance léguée par ATT. Les passations de marchés publics font l’objet de grandes escroqueries sur lesquelles  la lumière est rarement faite (marché des véhicules de l’armée et le marché par entente du 3è opérateur de téléphonie mobile).

La communauté internationale ne doit plus être fière de son mentor de président par intérim. Sa crédibilité aurait pris un sérieux coup suite à la passation de ces deux marchés. Des scandales financiers créés pour détourner les fonds publics. Ça sent la magouille.

Après le coup de force du 22 mars 2012, le peuple malien dans sa grande majorité et la junte ont demandé  la tenue d’une concertation nationale pour pouvoir entamer un nouveau départ  pour le pays, mais la communauté internationale a dit niet. La France et sa CEDEAO viennent de transformer notre pays en un champ de bataille sur lequel toutes les forces armées africaines viennent apprendre à tirer.

Le professeur Dioncounda a une feuille de route dictée par la France dont le point focal est la tenue de l’élection présidentielle au plus tard le 30 juillet 2013, même sans Kidal «libérée» (la partition du Mali).

L’émissaire des Nations Unies, le major Pierre Buyoya, a été, on ne peut plus clair : « l’avenir de Kidal et sa sécurité« . Cet ancien président, d’un des plus petits pays d’Afrique australe, est un partisan d’une nouvelle délimitation des pays africains. Sa présence dans le dossier malien est guidée par la partition du Mali. C’est le major Buyoya qui a scindé le Soudan (Soudan du Sud et du Nord). Il est également en passe de le faire en République démocratique du Congo.

L’histoire retiendra qu’un vieux projet de la France pour une partition du Mali a été rendu possible sous le pouvoir ADEMA, assurant l’intérim de la présidence du Mali.  Cela était prévisible ! Puisque, c’est la France qui a fait tomber le régime Moussa Traoré pour faire élire ensuite Alpha Oumar Konaré, président de l’Adema en 1992.

Il est établi que la France ne fait rien sans rien, c’est Kidal qui sera la récompense française. D’où cet ouf de soulagement du député Kassoum Tapo, candidat malheureux aux primaires de la ruche, de remettre le nord du Mali aux rebelles touaregs. Cet intrépide avocat sait de quoi il parle.

Fatou CISSE

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