A la quête de la cohésion perdue pour être fidèle à son devise « un Peuple, un But, une Foi », les fortes divergences créent le doute en la capacité de notre pays à se relever du clanisme dans lequel il s’y installe. Peu de compartiment de la nation malienne, connue pour ses vertus de dialogue et d’écoute, échappe malheureusement à cette situation illustrative notamment d’ancrage du désamour et de l’inélégance entre des Maliens.
Sur les réseaux sociaux, les canaux des medias en général, on assiste à une prolifération de communiqués, de déclarations et souvent des propos discourtois entre des responsables de notre pays plein de chantier, dit-on, de refondation. Au cœur de cette muflerie, que de combat pour des intérêts particuliers, malheureusement.
Le secteur de la justice dont des membres (magistrats) qui étaient jusque à l’abri de certaines sorties, se rivalisent, depuis plusieurs mois, via les médias de souiller leur réputation. Quand même écœurant.
Entre magistrats, les comptes se règlent sur les réseaux sociaux loin de toute approche réglementaire dans la résolution des différends. Au passage, de ce coup pour coup, à l’image de la loi du Talion abolie depuis des décennies, des confidences font les frais.
De mémoire, jamais les responsables de la justice n’ont été aperçus si diviser à l’heure de la refondation de ce grand corps diagnostiqué malade par l’ancien ministre de la justice, Mamadou Ismaïla KONATE, dans son livre dans lequel il dénonce une justice au service de la politique foulant au pied la sacralité des lois.
Une Mise en scène et de spectacle qui renforce la méfiance des usagers assoiffés en la justice de notre pays en un secteur déjà mal quotté par des soupçons de mauvaises pratiques.
En effet, selon une enquête réalisée en avril 2019 par l’Institut de La Haye pour l’innovation du droit (HIIL), 58 % des quelque 8 300 Maliens interrogés ont qualifié cette institution de plus corrompue du pays, devant la police, les douanes et la gendarmerie.
Si les remises en cause ne sont pas à hauteur des attentes et ce qui devrait être la priorité du combat des hommes de la robe, ceux-ci semblent être occupés par une autre lutte autre que de redorer le blason de la justice dont la solidarité entre ses membres est en train de prendre le coup à cause des rivalités. Ce dangereux clanisme est une véritable honte ! Dans ce combat, l’on a l’impression que chacun suit un responsable comme des chiens de chasse qui suivent leur maître.
Egalement au sein des mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, c’est le bipolarisme autour du projet de constitution. Idem entre le gouvernement et des mouvements signataires de l’Accord pour la paix où entre eux la tension s’était très vite montée après le survol des avions de chasse des localités du nord sous le contrôle de la CMA.
Au plan politique, c’est le dialogue de sourds entre les acteurs à cause des positions extrémistes adoptées par les uns et les autres.
Dans cette atmosphère de doute, de méfiance, il est difficile pour notre pays d’arracher la cohésion nationale tant espérée.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin