Mardi inoubliable dans l’histoire de Ségou que celui de ce 13 juin 2023 ! La vieille cité qui s’étire le long du fleuve Niger sur sa rive droite est la terre des épopées des fiers guerriers bambara qui ont souvent traversé le grand cours d’eau pour opérer des actions gravées dans le marbre des siècles.
C’est elle qui, à l’occasion du premier anniversaire de la souveraineté désormais retrouvée du Mali, a élevé, le 14 janvier de cette année 2023 dans l’amphithéâtre de l’Université de la capitale des balazan, le Colonel Assimi Goïta à la stature et à la dignité de Maréchal du Mali. Une distinction décidée par les populations citoyennes, en dehors des manipulations politiciennes, donc sincère et honnête, que les maîtres de la parole ont transmise avec le légendaire brio de la langue des Bamanan.
Et c’est à Ségou, où l’héroïsme est toujours une valeur chevaleresque, que le Colonel Assimi Goïta est arrivé six mois après, presque jour pour jour, en Maréchal fiévreusement attendu. Mais au-delà de l’enthousiasme débordant qui a marqué son accueil, les Ségoviens lui ont témoigné une rare sincérité qui traduit leur totale confiance en lui, en tant que héros capable de vaincre tous les ennemis du Mali. C’est cela Ségou, la fierté de ne jamais courber l’échine ou de la relever toujours, faut-il par une lutte opiniâtre de cent ans, si des ennemis plus armés parvenaient quand-même à la plier. Ségou ne pouvait donc pas ne pas consacrer le preux chevalier foulant la terre des héros d’hier, surtout quand le jeune Colonel est dans l’âge accompli pour une mission grandiose, 40 ans comme le Prophète Mouhammad au moment du début de son apostolat. Dans la cité antique qui recèle de précieux savoirs ésotériques de l’islam (et autres), une telle coïncidence ne passe pas inaperçue. Des signes sont détectés même à la loupe. Colonel Assimi Goïta est arrivé en atterissant à Bapho, sanctuaire militaire qui a subi il y a un peu plus d’un an, les foudres de l’ennemi dans une attaque simultanée qui avait aussi visé Sévaré et Kati, comme pour anéantir pour de bon notre pays. Ségou savait que c’est un certain jeune officier des vaillantes forces armées maliennes, un certain Assimi Goïta qui n’avait guère qu’une trentaine d’années, qui commandait nos troupes en capacité de libérer Kidal en 2013 et qui était résolu de le faire au prix de sa vie, mais qui en a été empêché par un exécutif transitoire national dont le numéro 1, en complicité avec la France et l’armée française, se moquait même de notre armée avec un cynisme indicible, disant qu’au “Mali, il n’y a pas d’armée. Les soldats ne sont bons que pour défiler ou faire des coups d’État”. Les confidences faites sur ce point par feu Pierre Buyoya à un diplomate africain sont précieuses. On aura compris, le même Assimi Goïta est aujourd’hui le chef de la transition au Mali et il est inutile d’ergoter sur la volonté qu’il a affichée dès le début de son nouveau sacerdoce pour remettre sur pied l’armée nationale, colonne vertébrale du Mali à refonder.
L’accueil triomphal réservé à Colonel Goïta ce 13 juin porte des messages forts que les citoyens maliens ont parfaitement lus. Il est intervenu cinq petits jours seulement après le flop retentissant qui a sanctionné le meeting du jeudi, 08 juin, au Stade du 26 mars de Bamako, lequel a consacré l’humiliation impardonnable faite au Président de notre CNT qui a lu son message dans une arène vide aux 2/3. À l’échelle de Ségou, le Stade Amary Daou est ce que le Stade du 26 mars est à celle de Bamako. La mobilisation ségovienne est ainsi le baromètre fiable que le Colonel Assimi est en osmose avec son peuple, toujours. Ceux qui sont accourus avec leurs banderoles perfides, les bandes de voyous politiciens en mouvement pour entrer par effraction dans la gouvernance de la quatrière République, n’ont même pas pu allumer d’effluves électriques. La preuve est faite que, dans leur écrasante majorité, les Maliens ont confiance en Assimi. C’est malhonnête et délinquant de faire croire que la victoire du OUI à l’issue du référendum de ce dimanche est tributaire de l’engagement des délinquants d’hier.
Assimi Goïta avec les Maliens, c’est comme un aimant qui attire irrésistiblement. Cela est constant. On l’aura déjà noté le 7 juillet 2021, un mois jour pour jour après son investiture, quand il s’est rendu à Mopti pour le lancement du Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire (43.000 tonnes de vivres distribués). Le 14 janvier 2022, cinq mois après, le peuple lui donne le quitus indispensable pour la souveraineté retrouvée. Trois mois après, le voilà à Koutiala le 19 mars 2022 pour la célébration de la Journée du coton, couronnée par la production de plus de 760.000 tonnes de la précieuse fibre. La ferveur reste dans les mémoires. Le 05 juillet 2022, il se rend à Nioro du Sahel pour toujours le Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire (34.000 tonnes de céréales, 7000 tonnes d’aliments bétail, 500 tonnes d’aliments poisson).
Amadou N’Fa Diallo
Source : Le National